Tunisie : quel casse-tête, cette cassette !

Ennahdha a voté la création d’un fonds d’indemnisation Al-Karama. L’opposition y voit un gouffre pour les finances tunisiennes.

Ameur Larayedh, président d’Ennahdha, garantit que le fonds sera alimenté par les dons. © FETHI BELAID / AFP

Ameur Larayedh, président d’Ennahdha, garantit que le fonds sera alimenté par les dons. © FETHI BELAID / AFP

Publié le 6 janvier 2014 Lecture : 1 minute.

Crise économique oblige, les Tunisiens scrutent à la loupe les dépenses de l’État. Lors du vote de la loi de finances 2014, un amendement créant le fonds d’indemnisation Al-Karama ("de la dignité"), adopté presque en catimini par la majorité islamiste à l’Assemblée nationale constituante (ANC), a provoqué l’indignation de l’opposition. Celle-ci, absente au moment du vote, assure que ce fonds va plomber les finances nationales.

Destinée à couvrir les dommages subis ces cinquante dernières années (des ayants droit des opposants youssefistes à Bourguiba aux victimes de la répression sous Ben Ali), cette caisse sera gérée par une Instance de la vérité et de la dignité (IVD), selon les dispositions de la loi sur la justice transitionnelle, votée le 13 décembre 2013. "Le Fonds Al-Karama sera alimenté essentiellement par des dons et des participations, sans toucher aux équilibres budgétaires", précise Ameur Larayedh, président du bureau politique d’Ennahdha.

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Certains s’inquiètent de la volonté des islamistes, majoritairement victimes du régime Ben Ali, de s’approprier un butin de guerre. Pourtant, cette initiative des élus était prévisible et un décret a défini les prérogatives dont disposera l’IVD. Si tout le monde s’accorde sur la nécessité de régler les comptes avec le passé, reste à déterminer les critères qui définiront le statut de victime, et à fixer les taux de compensation.

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