Tunisie : Abou Iyadh, à bout de course
Abou Iyadh, le cerveau de la plupart des violences commises depuis 2011 en Tunisie aurait été arrêté. Par les services libyens.
Agitation dans les universités, agressions contre des artistes ou des membres des forces de l’ordre, exécution de soldats dans le massif du Chaambi, assassinats des leaders de l’opposition Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, attaque contre l’ambassade des États-Unis à Tunis… Tous ces actes de violence auraient pour inspirateur Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, 48 ans, chef d’Ansar el-Charia en Tunisie.
Depuis que son mouvement jihadiste, qui avait bénéficié un temps de la bienveillance du gouvernement tunisien, a été placé sur la liste des organisations terroristes, en août 2013, Abou Iyadh s’est replié en Libye, où il dispose de nombreux soutiens. Il aurait été interpellé le 30 décembre à Sabratha par les services libyens – une information pour l’heure non confirmée par Tripoli, Tunis et Washington.
Il rencontre Ben Laden en 1999
Empli de haine envers l’Occident, il prend pour nom de guerre le prénom de son fils aîné et intègre dans les années 1980 le Front islamique tunisien (FIT), bras armé du mouvement qui deviendra Ennahdha. Après s’être réfugié au Maroc, où il entreprend de vagues études de droit et se marie (il est père de trois enfants), ce natif de Menzel Bourguiba rejoint des camps d’entraînement en Afghanistan. Ses compagnons ? Des militants formés par le prédicateur saoudien wahhabite Ibn Baz et des jihadistes algériens ou libyens, tels qu’Abou Yahya al-Libi, futur numéro deux d’Al-Qaïda.
Sa rencontre avec Ben Laden, en 1999, le radicalise encore plus. Il cofonde le Groupe combattant tunisien (GCT), responsable de l’assassinat du commandant Massoud en 2001 dans le nord-est de l’Afghanistan. Arrêté en Turquie deux ans plus tard, il est extradé vers la Tunisie, où il est condamné à quarante-trois ans de prison. Lors de la révolution de 2011, il bénéficie de l’amnistie des prisonniers politiques et en profite pour faire régner la terreur. Ce qui a fait de lui l’homme le plus recherché du pays.
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