Tunisie : Kaïs Saïed fait fi des critiques et officialise la date du 25 juillet pour le référendum

Censé marquer l’avènement d’une « nouvelle République », le référendum sur une Constitution amendée suscite les critiques, de nombreuses voix dénonçant un processus bâclé.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, au sommet de l’Union européenne, à Bruxelles, le 17 février 2022. © (Photo by JOHN THYS / various sources / AFP)

Publié le 26 mai 2022 Lecture : 1 minute.

La date du 25 juillet 2022, que Kaïs Saïed avait unilatéralement fixée en décembre, a été officialisée dans un décret présidentiel « portant convocation des électeurs pour un référendum sur un projet de nouvelle Constitution de la République tunisienne », publié dans le Journal officiel dans la soirée du mercredi 25 mai.

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire, avant de le dissoudre fin mars. Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dévoilée en décembre, le chef de l’État avait annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet 2022, avant des législatives le 17 décembre.

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Une consultation populaire en ligne organisée entre janvier et mars, et très largement boudée, a plébiscité l’instauration d’un régime présidentiel que Kaïs Saïed appelle de ses voeux, à la place du système hybride actuel, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.

Les partis politiques exclus

Le président tunisien a nommé vendredi un juriste proche de lui, Sadok Belaïd, à la tête d’une commission chargée d’élaborer la nouvelle Constitution à travers un « dialogue national », dont les partis politiques ont été exclus. Conviée à ce dialogue, la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, acteur incontournable de la scène politique tunisienne, a refusé d’y participer. Pour l’UGTT, le dialogue dans le format proposé par Kaïs Saïed vise à « cautionner des conclusions décidées unilatéralement à l’avance et (à) les faire passer par la force comme des faits accomplis. »

Dans cette même édition du Journal officiel, Kaïs Saïed a publié un second décret stipulant que le texte de la nouvelle Constitution qu’il préconise serait publié « au plus tard le 30 juin », faisant ainsi fi des critiques de ses opposants, qui l’accusent de chercher à rétablir une autocratie en Tunisie, berceau du Printemps arabe.

Avec AFP

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