Libreville : les délices de Marianne
Entre cuisine gabonaise et gastronomie française, le Lokua a l’art de métisser les saveurs. Et d’exciter les papilles.
Libreville dans tous ses états
Ils sont huit invités attablés autour de Marianne Tigoe, la patronne du Lokua. Jeunes cadres pour la plupart, gabonais et européens, ils ne sont pas censés se connaître, même s’ils se sont peut-être déjà croisés au hasard des rues de cette ville de taille modeste qu’est Libreville.
Le concept imaginé par cette métisse gabonaise ? Susciter des rencontres autour du vin et de la gastronomie. Une fois par mois, gratuitement, elle reçoit dans son restaurant à l’ambiance cosy dont les boiseries sentent bon la forêt gabonaise.
Très vite, les convives font connaissance. Des rires parviennent de l’étage inférieur, au rez-de-chaussée, où le bar à vin fait le plein. Au premier, la grande salle et les petits salons accueillent les invités. Bientôt, le restaurant – doté d’une capacité d’une trentaine de couverts – affiche complet lui aussi. Ce soir, le Lokua propose trois vins blancs, français et chiliens, à la dégustation. Le chef, qui s’est surpassé aux fourneaux, fait découvrir sa verrine de saumon au concombre et à la crème fraîche. L’originalité du Lokua, c’est que ses plats s’exercent avec bonheur au métissage, mêlant à la gastronomie française façon bistrot chic ce que la cuisine gabonaise a de meilleur. Sur la carte, on lit par exemple "Caviar d’Atanga, [un fruit d’Afrique équatoriale dont la chair a un goût acidulé]", "foie gras poêlé" et autres noms de mets inattendus.
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Un hommage au chanteur Lokua Kanza
Le bar, lui, propose à ses clients un choix de 130 whiskies, vins et spiritueux de toutes sortes, à savourer dans l’un des fauteuils en cuir, sous une lumière tamisée. Il a adopté avec succès la mode des soirées à thème : la "Yelloween", inspirée de la fameuse fête anglo-saxonne de Halloween, une spéciale Prince, consacrée à la star de la pop américaine, des concerts live…
L’établissement, qui a ouvert ses portes en 2004, a été baptisé Lokua – nom originaire de la province congolaise de l’Équateur – en hommage au chanteur Lokua Kanza, un ami de la famille.
Quinze salariés et plusieurs étages
Avant de prendre les rênes de la petite entreprise, Marianne Tigoe, 31 ans, a suivi l’enseignement de l’École supérieure de gestion de Paris (ESG) et des études de géopolitique à Chicago, aux États-Unis. "Je suis rentrée après mes études parce que ma famille me manquait", avoue-t-elle.
La jeune femme aurait pu briguer un poste dans l’un des grands groupes internationaux installés au Gabon, mais sa passion pour le vin et la gastronomie l’ont incitée à tenter l’aventure. En 2008, après quatre années d’exploitation, l’entreprise s’est agrandie. Le restaurant a été aménagé à l’étage supérieur, et l’effectif de l’établissement a été porté à quinze salariés.
Depuis, Marianne Tigoe a acquis un second restaurant, pour lequel elle vient d’embaucher un chef spécialisé dans les mets japonais, en réponse à une nouvelle tendance de la demande librevilloise. Tout un programme.
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