Gabon : Malika Bongo Ondimba entre en politique
Connue pour avoir relancé le concours de Miss Gabon, l’aînée du chef de l’État se démarque. Déjà très présente sur le terrain social, elle entre en politique.
Libreville dans tous ses états
Quand on s’appelle Bongo Ondimba, il n’est pas toujours facile de se faire un prénom. Si Malika, 32 ans, fille aînée du président gabonais, s’est retrouvée sous les feux des projecteurs, elle le doit surtout à Défis de femmes, l’association qu’elle a fondée il y a quatre ans et qui vient en aide aux mères et aux familles en difficulté. Et, aussi, à Miss Gabon. Non pas parce que la jeune femme s’est portée candidate, mais parce qu’elle a pris en main, il y a trois ans, l’organisation de ce concours de beauté. Son objectif : promouvoir une autre image de la femme gabonaise et dépoussiérer un événement devenu moins populaire. "On veut des filles ambitieuses, qui ont un vrai plan de vie et représenteront plus tard le Gabon à l’étranger", explique la présidente du comité.
Pour les prétendantes au titre de reine, les critères de sélection sont désormais plus exigeants : outre un physique avenant, elles doivent justifier au minimum d’un niveau de terminale (elles auront à s’exprimer publiquement) et, comme dans la plupart des compétitions de ce genre, être célibataires et sans enfants.
L’élection de Miss Gabon 2014, toute en strass et paillettes, s’est déroulée sur l’esplanade du Jardin botanique de Libreville, le 30 novembre. L’heureuse élue, Maggaly Nguema, s’est vu attribuer une bourse d’études de 50 millions de F CFA (76 000 euros) pour quatre ans, un logement et une voiture de fonction.
Issue du mariage, au début des années 1980, d’Ali Bongo Ondimba avec la métisse franco-gabonaise Annick Aubierge Lafitte Mouvagha, Malika a beaucoup voyagé : lycée à Los Angeles, études de relations internationales à Paris… Finalement, après un passage à l’Unesco puis au siège européen de l’ONU, à Genève, la jeune femme s’est décidée à rentrer au pays en 2009. D’un naturel discret, elle est encore peu connue du makaya (le Gabonais de la rue), même si elle apparaît lors de certaines cérémonies officielles. En retrait, mais pas tout à fait éloignée des affaires de la famille. En 2010, elle a épousé Steve Dossou, le fils de Samuel Dossou, patron de Petrolin Group et ex-conseiller spécial d’Omar Bongo Ondimba.
Sensible à tout ce qui touche à la maternité
Mais ce dont Malika s’occupe avant tout, c’est de Défis de femmes. Distribution de produits de première nécessité, vêtements pour nouveau-nés, couches… Avec son équipe, dont l’un des piliers est l’ancien humoriste et acteur Serge Abessolo, reconverti en partie dans l’événementiel (dont l’organisation de Miss Gabon), elle se rend régulièrement dans les quartiers pauvres de la capitale pour rencontrer les familles les plus démunies. De confession musulmane, comme son père et son grand-père, Malika a aussi été aperçue dans des écoles coraniques en août, pendant le ramadan, offrant des ouvrages et des tapis de prière aux élèves. Mère de jumelles de 2 ans, elle se dit surtout sensible à tout ce qui touche à la maternité. "Je connais la difficulté des grossesses multiples. Lors de l’accouchement, la vie se joue souvent à un stérilisateur près. J’ai récemment rencontré une femme qui a fait une grave infection en mettant au monde des triplés : elle a failli mourir. Défis de femmes a payé son opération."
Malika Bongo Ondimba projette aussi d’ouvrir une garderie à Angondjé, dans le nord de Libreville, pour aider les femmes à concilier leur rôle de mère et leur travail. Ce quartier en pleine expansion fait justement partie de la commune d’Akanda, où elle fait ses premiers pas en politique aux municipales, sur la liste du Parti démocratique gabonais (PDG).
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