Libreville : le New Deal de l’édile

Services publics, politique culturelle et sociale, bonne gestion… Le nouveau maire de Libreville n’est pas encore élu, mais les défis, eux, sont déjà là.

Un électeur devant les listes biométriques, le 14 décembre. © Jocelyn Abila/Afrikimages

Un électeur devant les listes biométriques, le 14 décembre. © Jocelyn Abila/Afrikimages

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Publié le 8 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Libreville dans tous ses états
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Un maire doit rendre des comptes à ses électeurs. Mais pas à Libreville. Certes, ici comme ailleurs, il est avant tout un conseiller municipal, élu par ses concitoyens au scrutin de liste, avant d’être nommé édile par ses pairs lors de la première réunion du conseil municipal. Mais dans la capitale, ce collège de grands électeurs suit les règles d’un jeu d’alliances mené depuis le Palais du bord de mer.

En général, la fonction fait rêver : elle constitue une forme de récompense accordée alternativement aux natifs fangs et mpongwès, les deux principales ethnies de la province de l’Estuaire, en vertu de la géopolitique chère à feu Omar Bongo Ondimba. Une sorte d’héritage reçu sans aucune obligation de résultat.

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Or le bilan du maire sortant, l’ancien Premier ministre Jean-François Ntoutoume Emane – qui s’était octroyé plus de 20 millions de F CFA (près de 30 500 euros) de rémunération mensuelle -, est une catastrophe. Au lendemain des municipales du 14 décembre, il semble urgent de respecter les règles de la démocratie lors de l’élection du futur maire.

Le problème récurrent du ramassage des ordures ménagères

Sitôt élu, courant janvier, le premier magistrat de Libreville devra d’abord s’attaquer au problème récurrent du ramassage des ordures ménagères. "C’est une ville malade en ce qui concerne la propreté", constate Jean Eyéghé Ndong, ancien chef du gouvernement, élu conseiller municipal dans le 2e arrondissement de la métropole mi-décembre. Pour l’instant, il est le seul candidat en lice pour la succession de Ntoutoume Emane. "En dehors du bord de mer, tous les quartiers de la ville sont inondés d’ordures ménagères, de carcasses de voitures et autres détritus", déplore Jean Eyéghé Ndong. Le nouvel édile sera donc jugé à l’aune des avancées réalisées dans ce domaine.

Le budget initial pour 2012-2013 était de 20,38 milliards de F CFA

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La ville ne pourra pas non plus différer plus longtemps le lancement de grands travaux d’aménagement en matière de services de base. Notamment la construction d’un réseau d’égouts et de drains, ainsi que le dragage du lit des cours d’eau dans lesquels la population déverse ordures ménagères, eaux usées ou huiles polluantes.

Il faudra aussi résoudre le problème du manque d’espaces verts. L’exécutif sortant avait annoncé la réhabilitation du centre de loisirs des jardins de la Peyrie – en vain. Le site doit finalement accueillir le Grand Marché de Libreville, dont la construction a commencé le mois dernier. "Si je suis élu maire, je reviendrai sur cette décision, affirme Eyéghé Ndong. Cet espace doit rester consacré aux loisirs. En plus, ce serait enterrer l’histoire de Libreville."

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>> Lire aussi : veillée d’armes pour la mairie de Libreville

La cité doit aussi remédier aux insuffisances de sa politique sociale et culturelle. Il n’y a pas de crèche municipale. Pas de bibliothèque municipale non plus – dans une ville dont la population est majoritairement jeune -, ni de vraie salle de spectacles, qui pourrait pourtant lui procurer des revenus non négligeables.

Des ressources – le budget initial pour l’exercice 2012-2013 était de 20,38 milliards de F CFA – à propos desquelles Jean Eyéghé Ndong aspire à plus de transparence : "La ville bénéficie de fonds propres et de recettes fiscales. Je ne crois pas que toutes ces sommes atterrissent vraiment dans la caisse du trésor municipal."

Cette bonne gouvernance constitue l’un des grands chantiers sur lesquels les Librevillois, nombreux à juger les services et personnels de la mairie pléthoriques et corrompus, attendent la future équipe municipale. Quelle qu’elle soit, il lui faudra redéployer ses 2 800 à 3 000 employés et rationaliser ses services. En tenant compte de l’intérêt général.

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