Niger – Hassoumi Massaoudou : « Nous sommes opposés à l’Afrique des colonels »

Résistant au cœur de multiples foyers de tensions, le Niger apparaît comme le nouveau patron du Sahel. Sécurité, relations avec la Cedeao, gouvernance… Le chef de la diplomatie de Mohamed Bazoum détaille la stratégie mise en place par Niamey.

Hassoumi Massaoudou, ministre nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération, le 17 mai, dans son bureau à Niamey. © Tagaza Djibo pour JA.

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Publié le 23 juin 2022 Lecture : 7 minutes.

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Niger : l’espoir du Sahel ?

Dix-huit mois après son élection, comment Mohamed Bazoum tient-il le cap qu’il a fixé en matière de sécurité et de développement ?

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Ce 17 mai, une chaleur écrasante s’abat sur Niamey. Depuis l’aube, le thermomètre affiche 40 degrés. Mais il en faut plus pour dissuader les Nigériens de vaquer à leurs occupations. À commencer par Hassoumi Massaoudou. La veille, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale était aux Émirats arabes unis avec le président Mohamed Bazoum pour présenter ses condoléances au peuple émirati – en deuil depuis la disparition de son président, Cheikh Khalifa.

Tout juste de retour d’Abou Dhabi, le chef de la diplomatie nigérienne s’attelle à ses dossiers. Les visiteurs se bousculent dans son bureau situé non loin du palais présidentiel. Avant de nous recevoir, il s’est entretenu avec une délégation turque. Quand vient notre tour, c’est un ministre pressé que nous rencontrons. « Vous avez trente minutes, je dois filer à la présidence », précise-t-il d’emblée et avec courtoisie.

Au cours de l’entretien, Hassoumi Massaoudou se montre direct, mais pédagogue, en exposant les différents enjeux qui préoccupent aujourd’hui le Niger : sécurité, relations avec les partenaires du G5 Sahel, de la Cedeao et de l’Union européenne, gouvernance…

Ancien ingénieur des mines, cinq fois ministre (Communication, Intérieur, Défense, Finances, puis à la présidence) avant d’être nommé aux Affaires étrangères, en avril 2021, Hassoumi Massaoudou connaît bien les rouages de l’État. Proche de l’ancien président Mahamadou Issoufou, il est aussi ami de longue date de Mohamed Bazoum, avec lequel il a cofondé le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), dont il est le secrétaire général.

Jeune Afrique : Quel bilan dressez-vous de la première année de Mohamed Bazoum à la présidence ?

Hassoumi Massaoudou : Le président Mohamed Bazoum a agi avec détermination pour assurer la sécurité du Niger. L’année a été difficile, mais des résultats importants ont été obtenus. Le Niger reste au cœur d’une zone de tempête dans un Sahel confronté à plusieurs foyers terroristes. Parmi eux, il y a celui de Boko Haram, localisé autour du lac Tchad, dans le sud-est du Niger.

Nous avons gagné la bataille contre Boko Haram

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