Guinée : Ibrahima Kassory Fofana reste en prison

L’ancien Premier ministre d’Alpha Condé avait été incarcéré début avril pour détournement présumé de fonds publics.

L’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. © Cellou Binani pour JA

Publié le 1 juin 2022 Lecture : 2 minutes.

L’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, et l’ex-ministre de l’Environnement, Oyé Guilavogui, resteront derrière les barreaux. La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), instituée par la junte qui a renversé Alpha Condé en septembre 2021, a rejeté mardi 31 mai leur demande de mise en liberté.

Les deux hommes avaient été placés début avril sous mandat de dépôt pour corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment en attendant leur procès. « Nous sommes déçus, révoltés [par] cet acharnement contre nos clients », a regretté Sidiki Berete, l’un des avocats de la défense. Le 19 mai, Ibrahima Kassory Fofana, chef du gouvernement de mai 2018 jusqu’au coup d’État, et Oyé Guilavogui étaient brièvement sortis de prison sur décision de la CRIEF avant d’y retourner le soir même, à la suite d’un appel du parquet.

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Sommet de la Cedeao

Le colonel Mamadi Doumbouya a promis de faire de la lutte contre la corruption l’une de ses grands priorités. Des enquêtes ont été ouvertes contre des personnalités de l’ancien pouvoir et de l’opposition à Alpha Condé. La justice a depuis annoncé des poursuites à l’encontre de l’ancien président et d’une trentaine d’anciens hauts responsables pour assassinats, actes de torture ou enlèvements, alors que les partis politiques crient de plus en plus fort à l’instrumentalisation de la CRIEF.

La situation en Guinée doit être évoquée samedi lors d’un sommet de la Cedeao. Au cours d’un précédent sommet organisé le 25 mars, les dirigeants ouest-africains avaient donné à la junte jusqu’au 25 avril pour présenter un calendrier « acceptable » de restitution du pouvoir aux civils. Depuis, le délai a été fixé à 36 mois, une durée difficilement admissible pour la Cedeao. Celle-ci avait prévenu que « des sanctions économiques et financières [pourraient entrer] immédiatement en vigueur ».

Ce sommet survient alors que les autorités guinéennes viennent d’opposer une fin de non-recevoir à la demande du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme de rétablir le droit de manifester. Dans un communiqué lu dans la soirée du 31 mai à la télévision d’État, elles réitèrent qu’« aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies. »

Avec AFP

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