Tour d’horizon des grands rendez-vous politiques africains de l’année 2014
Certains sont attendus, d’autres donnent lieu à un véritable suspense. Panorama des événements qui feront l’actualité en 2014.
Publié le 31 décembre 2013 Lecture : 4 minutes.
1. Égypte
Sissi ou non non ?
Les militaires, qui ont détrôné les Frères musulmans en juillet, avaient d’abord annoncé qu’un scrutin présidentiel serait organisé "avant 2014". Celui-ci aura finalement lieu plus tard, le référendum constitutionnel, première étape du processus, étant programmé pour les 14 et 15 janvier. Des législatives auront lieu en mars, et la présidentielle au cours des deux mois suivants. Grande question : le général Sissi, maître d’oeuvre du coup contre les Frères et qui jouit d’une forte popularité, sera-t-il candidat ? Nombre d’observateurs le pensent. "Attendons de voir ce que l’avenir nous réserve", a déclaré fin novembre l’intéressé.
2. Tunisie
Match à suivre
Plus question d’arrêts de jeu, au risque d’un carton rouge : 2014 siffle la fin de partie d’une transition qui joue les prolongations depuis la révolution de 2011. Après bien des contretemps, l’Assemblée nationale constituante (ANC) promulguera mi-janvier une Constitution destinée à sortir le pays de la confusion institutionnelle. Avec la société civile à l’attaque et le quartet, qui mène le dialogue national, en position d’arbitre, l’ANC devra respecter les nouvelles règles de la feuille de route adoptée par tous les partis en octobre 2013. Et, aussi, surmonter les divergences politiques pour mettre sur pied une Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et élaborer un code électoral. Si des élections législatives et présidentielle sont organisées en fin d’année, le but sera atteint.
© FETHI BELAID / AFP
3. Centrafrique
L’intendance suivra…
La Centrafrique aura-t-elle un président démocratiquement élu en 2014 ? C’est en tout cas le souhait de François Hollande, le chef de l’État français, et d’une bonne partie des acteurs de la sous-région. Le risque principal est d’organiser une consultation précipitée et bâclée. Car les obstacles ne manquent pas : il faudra assurer la sécurité dans l’ensemble du pays, enclencher le processus de DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion), rétablir l’autorité de l’État et l’administration dans les provinces, s’assurer que les autorités de la transition respectent ce programme. Faisant fi de ces incertitudes, l’ensemble de la classe politique est déjà dans les starting-blocks…
4. Afrique du Sud
Zuma et le trublion
Au deuxième trimestre, l’ANC affrontera pour la première fois l’épreuve des urnes sans Nelson Mandela, son leader historique. Le scrutin, qui devrait aboutir à la réélection de Jacob Zuma pour un mandat de cinq ans, n’est pas dénué d’enjeux. Il s’agit notamment de savoir si le parti descendra sous la barre des 60 % des voix, ce qui ne lui est jamais arrivé depuis 1994. Les born free, cette génération qui n’a pas connu l’apartheid et que l’on dit moins attachée au mouvement de la libération, voteront pour la première fois. Julius Malema, l’ancien chef de la Ligue de jeunesse de l’ANC, espère bien les séduire. Ce trublion populiste y parviendra-t-il ?
>> Lire aussi : élections sud-africaines de 2014, les prétendants de Jacob Zuma
Jacob Zuma est de moins en moins populaire. © OLI SCARFF/AFP
5. Algérie
Bouteflika IV ?
Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, devrait convoquer le corps électoral courant février pour un scrutin présenté comme celui d’une transmission générationnelle du pouvoir. Ce ne sera pas forcément le cas… Le chef de l’État sortant briguera-t-il un quatrième mandat, malgré un état de santé précaire ? Le suspense, entretenu par une partie de la classe politique, brouille le jeu. Au point qu’aucune personnalité d’envergure nationale ne s’est déclarée candidate, trois mois avant l’ouverture de la campagne.
© FAROUK BATICHE / AFP
right; padding-left: 20px;" />6. Mauritanie
Dialogue de sourds
Climat tendu en perspective pour la présidentielle prévue en juillet. En 2009, Mohamed Ould Abdelaziz avait terrassé dès le premier tour ses principaux adversaires, qui avaient dénoncé "une mascarade électorale". Depuis, le dialogue est rompu entre la Coordination de l’opposition démocratique (COD) et l’ancien général putschiste, qui briguera vraisemblablement un second mandat. La COD a déjà fait savoir que, si la transparence du scrutin n’était pas assurée, elle le boycotterait comme elle l’a fait lors des législatives de novembre.
© FAROUK BATICHE / AFP
7. Francophonie
OIF : qui après Diouf ?
Il ne pouvait espérer meilleure fin de mandat. Les 29 et 30 novembre prochain à Dakar, lors du XVe sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), un hommage exceptionnel sera rendu à Abdou Diouf pour ses douze années passées à la tête de l’institution. Mais sa succession promet tractations et discussions animées. L’Afrique, qui souhaite conserver le poste de secrétaire général, n’a toutefois pas trouvé une candidature susceptible de faire l’unanimité dans ses rangs et de convaincre ses partenaires francophones. Parmi les personnalités africaines pressenties, le Congolais Henri Lopès et le Burundais Pierre Buyoya. Michel Sleiman, l’actuel président du Liban, serait un autre candidat possible. Michaëlle Jean, l’ancienne gouverneure générale du Canada, d’origine haïtienne, se dit intéressée.
Il a passé 12 ans à la tête de l’OIF. © Baudouin Mouanda pour J.A.
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