[Enquête] Macky Sall, IBK, Le Drian, Dangote… Comment Samba Bathily a gagné sa place parmi l’élite
« Itinéraire d’un self made-man » (2/2). Aussi audacieux que controversé, cet entrepreneur malien est devenu l’ami des puissants, qu’ils soient hommes d’affaires ou politiques. Quel est le secret de sa réussite ? Quels sont ses réseaux ? JA a retracé son parcours.
Très présent en Guinée lorsqu’Alpha Condé occupait le palais de Sékhoutoureya, Samba Bathily n’a en parallèle jamais arrêté de chasser ailleurs les opportunités de business. Grâce à ses liens avec le pouvoir en Guinée et au Mali, à sa capacité à trouver des partenaires et des financements, peu à peu, il s’est ouvert les portes d’un grand nombre de palais.
En 2016, un témoin raconte comment, lors du sommet de la Cedeao à Dakar, alors que l’entrepreneur malien est dans les couloirs, Macky Sall le fait appeler pour qu’il rejoigne la salle où se tiennent les huis clos. Pendant plus de vingt minutes, il pourra s’entretenir sans témoin avec les chefs d’État présents. À cette époque, Bathio s’est déjà converti aux énergies renouvelables et rapproché du rappeur américain d’origine sénégalaise Akon, rencontré par l’entremise de l’entrepreneur sénégalais Thione Niang, qui se vante partout d’avoir participé à la campagne du président Barack Obama.
En s’appuyant sur l’image du premier et sur les talents de hâbleur du second, Samba Bathily écume le continent, va de conférence en conférence pour vendre un projet d’électrification de l’Afrique. Il a retenu les leçons de son échec guinéen. Là-bas, par son intermédiaire, Alpha Condé a acheté 30 000 lampadaires pour 100 millions de dollars dont aucun ne fonctionnait plus quelques mois après.
En 2017, l’entrepreneur annonce un partenariat avec le français Sunna Design, qui produit des lampadaires solaires dont les batteries sont plus fiables. Au Mali, il crée une usine de montage et une académie de formation en investissant une centaine de milliers d’euros, invite le ministre de l’Énergie à leur inauguration et finance concomitamment une commande de 3 000 lampadaires. Il espère décrocher un programme d’installation de 36 000 lampadaires dans plus de 300 localités maliennes, mais les lignes de crédit françaises sur lesquelles comptait l’entrepreneur pour le financer ne seront pas débloquées.
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