Algérie : dialogue syndical en pointillé

La liberté syndicale est inscrite dans la Constitution algérienne. Et pourtant… Une seule organisation est reconnue, et les autres peinent à se faire entendre.

56e anniversaire de l’UGTA, à Oran, le 23 février 2012. © FAROUK BATICHE / AFP

56e anniversaire de l’UGTA, à Oran, le 23 février 2012. © FAROUK BATICHE / AFP

Publié le 26 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Héritière de l’histoire révolutionnaire du pays, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA, créée en 1956) demeure l’unique organisation syndicale conviée aux séances de psychothérapie de groupe appelées "dialogue social" ou "tripartite", qui réunissent autour du gouvernement les deux partenaires sociaux : syndicat et patronat.

Même si la Constitution et les traités internationaux ratifiés par l’Algérie affirment le principe de liberté syndicale, les organisations autonomes ont du mal à se faire une place. Certaines d’entre elles disposent d’une capacité de mobilisation suffisamment importante pour paralyser des pans entiers de l’activité économique, sans toutefois disposer de l’agrément que délivre le ministère de l’Intérieur. Comble du paradoxe : même s’il ne lui reconnaît aucune existence légale en tant que telle, le ministre peut convier à sa table un "syndicat" qui a réussi par exemple à déclencher un large mouvement social dans un secteur relevant de sa tutelle.

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L’opinion reconnaît la lutte contre les islamistes

Ainsi, au cours de ces dix dernières années, la Confédération des lycées algériens (CLA) a beau avoir réussi à mobiliser professeurs et personnel d’encadrement afin de bloquer toute activité dans les établissements d’enseignement secondaire, elle ne dispose toujours pas du précieux sésame de l’administration et reste exclue de la tripartite.

Des dizaines de syndicats autonomes sont dans la même situation : ceux des praticiens de la santé, des agents de la fonction publique, etc. L’UGTA, avec ses 4 millions d’adhérents revendiqués, reste donc l’unique interlocuteur d’un pouvoir dont elle est l’appendice. Elle est cependant moins docile qu’on ne le pense. Son engagement pour la protection du pouvoir d’achat des travailleurs est incontestable. Les récentes et substantielles hausses salariales sont à mettre à son actif. Autre mérite que lui reconnaît l’opinion : son intransigeance à l’égard de la montée des idées fondamentalistes, ainsi que son efficacité à lutter contre les islamistes quand ces derniers ont tenté d’infiltrer les milieux ouvriers, au début des années 1990.

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