Maroc : Khadija Ryadi, l’action c’est sa vie

Discrète mais tenace, la militante marocaine Khadija Ryadi a été distinguée par les Nations unies, le 10 décembre, pour son combat en faveur des droits de l’homme.

Le credo de Khadija Ryadi : laïcité et défense des libertés individuelles. © Fadel Senna/AFP

Le credo de Khadija Ryadi : laïcité et défense des libertés individuelles. © Fadel Senna/AFP

Publié le 16 décembre 2013 Lecture : 1 minute.

C’est à New York que Khadija Ryadi, l’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a reçu le prix des Nations unies pour la cause des droits de l’homme. À travers le choix de l’institution internationale, c’est tout un courant associatif, indépendant des rouages de l’État, qui est mis à l’honneur. Décerné tous les cinq ans, ce prix a pour autres lauréats en 2013 le Mauritanien Biram Ould Dah Ould Abeid, distingué pour sa lutte contre l’esclavage ; la Kosovare Hiljmnijeta Apuk, qui défend les droits des personnes de petite taille ; la Finlandaise Liisa Kauppinen, présidente émérite de la Fédération mondiale des sourds ; la Cour suprême du Mexique ; et la Pakistanaise Malala Yousafzai, victime d’une tentative d’assassinat alors qu’elle se battait pour la scolarisation des jeunes filles.

Son élection a suscité des réflexions machistes

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Militante du parti marxiste Annahj Addimocrati, Ryadi est née en 1960 au sein d’une famille de Taroudant, vivier de résistants à la présence française. Cette discrète fonctionnaire du ministère des Finances ne court pas après les postes honorifiques ni les micros des journalistes. Son élection à la tête de l’AMDH, en 2007, avait surtout suscité des réflexions machistes. Mais en deux mandats – au terme desquels elle a cédé la place à Ahmed El Haij, en mai -, elle a prouvé qu’elle était largement à la hauteur de la tâche.

Elle n’a cédé ni aux pressions qu’exercent différents courants politiques au sein même de l’AMDH, ni aux intimidations et autres coups de matraque subis lors des sit-in, auxquels elle participe assidûment. Son bilan : avoir placé la revendication de la laïcité et la défense des libertés individuelles au coeur de l’action de son organisation. Sous sa présidence, celle-ci s’est ouverte au "dé-jeûneurs" du ramadan, aux militants proavortement et aux contestataires du Mouvement du 20-Février.

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