[Série] Dieu tout-puissant : quand les religieux influent sur le politique

Ils goûtent plus ou moins la lumière et les honneurs mais, de Bamako à Kinshasa, en passant par Conakry, Abidjan et Ouaga, des religieux, catholiques ou musulmans, exercent une indéniable influence sur la scène publique. Et ce n’est pas toujours du goût des pouvoirs en place.

Qu’ils soient catholiques ou musulmans, jusqu’où s’étend l’influence des dignitaires religieux africains ? © Montage JA; Sipa; AFP

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Publié le 6 juin 2022 Lecture : 2 minutes.

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Dieu tout-puissant : quand les religieux influent sur le politique

Ils goûtent plus ou moins la lumière et les honneurs mais, de Bamako à Kinshasa, en passant par Conakry, Abidjan et Ouaga, des religieux, catholiques ou musulmans, exercent une indéniable influence sur la scène publique. Et ce n’est pas toujours du goût des pouvoirs en place.

Sommaire

« Laïcité ». Ce mot de sept lettres est inscrit dès le préambule de la Constitution de nombreux pays africains dits « francophones ». Un terme devenu hautement sensible dans les débats politiques qui déchirent à intervalles réguliers la classe politique de l’ancienne puissance coloniale, la France, où il fait office depuis une vingtaine d’années d’étendard guerrier, agité fébrilement pour des raisons le plus souvent douteuses, visant généralement à stigmatiser la communauté musulmane.

Mais les États africains, qu’ils se proclament laïques ou pas, ont appris à composer avec un métissage se mêlent catholicisme, islam, survivances animistes et modernité agnostique assumée. Sur le continent, on n’a jamais écarté les religieux du jeu, quelle que soit leur confession.

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Jusqu’où s’étend leur influence ?

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, dans le regain de tension qui a ravivé depuis plusieurs mois la crise militaire en Casamance, dans le pourtant paisible Sénégal, la Communauté catholique de Sant’Egidio, qui suit le dossier depuis une décennie, s’est à nouveau efforcée d’apporter son expertise et son concours afin d’entamer une médiation entre belligérants (l’État sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance – MFDC) afin de faire redescendre la tension.

Qu’ils soient catholiques ou musulmans, jusqu’où s’étend l’influence des dignitaires religieux africains ? Peuvent-ils, sans coup faillir, dénouer une crise sociale devenue critique ou faire tampon entre la classe politique et des militaires putschistes, comme au Mali, en Guinée ou au Burkina Faso ? Sont-ils en mesure d’aplanir les dissensions, à la veille d’une élection présidentielle sous haute tension, comme en RDC ?

Jusqu’où s’étend leur capacité à réconcilier de farouches adversaires politiques, voire à dénouer des affaires politico-judiciaires en apparence inextricables – comme les Mourides, au Sénégal, l’ont fait pour obtenir la libération avant terme de Karim Wade ?

Incontournables

De basilique en mosquée monumentale, de Nioro du Sahel à Yamoussoukro, en passant par Touba, les dignitaires religieux africains, tout en restant à la marge du pouvoir, sont des interlocuteurs dont l’influence est d’autant plus incontournable que – contrairement à celle des militaires – celle-ci s’arrête aux vestibules des palais présidentiels. Ce n’est pas demain qu’un évêque chassera un président élu du pouvoir, seulement armé de sa crosse et équipé de sa mitre, ou qu’un imam se présentera à la présidentielle afin d’imposer à ses concitoyens la volonté divine.

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Jeune Afrique revient sur le parcours de cinq de ces prélats et imams influents, un pied en religion, un autre dans les dossiers socio-politiques brûlants, qui incarnent la relation complexe que la politique entretient, en Afrique, avec la religion.

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