Oria Kije Vande Weghe (OIF) : « Non, Louise Mushikiwabo ne manœuvre pas pour faciliter sa réélection »
La porte-parole de l’Organisation internationale de la Francophonie tient à répondre aux critiques concernant l’élection de son prochain secrétaire général. Laquelle est toujours prévue lors d’un sommet en présentiel à Djerba.
Jeune Afrique : certains détracteurs de Louise Mushikiwabo estiment que celle-ci joue avec le calendrier pour faciliter sa réélection en novembre prochain ? Que répondez-vous ?
Oria Kije Vande Weghe : Non, Louise Mushikiwabo ne manœuvre pas en sous-main pour faciliter sa réélection à la tête de l’OIF. Comme Jeune Afrique l’affirmait récemment dans ses colonnes, les modalités concernant l’élection du secrétaire général de l’institution ont bien été au cœur des discussions de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) qui s’est tenue le 23 mai 2022 à Paris. Le délai de l’appel à candidature a été ramené à cette occasion à six mois au lieu de douze comme prévu par la procédure d’élection du règlement unique, adopté pour la première fois dans l’histoire de l’OIF le 16 mars dernier, dans le cadre de la transformation institutionnelle lancée par la secrétaire générale.
Cette décision n’a pas été prise pour empêcher toute concurrence, comme l’ont estimé un peu tôt certains, mais bien pour tenter de respecter au mieux les toutes nouvelles procédures, tout en tenant compte des impératifs du calendrier. Surtout, ce sont les ministres des pays membres qui ont décidé, après un débat à huis clos auquel n’assistait pas la secrétaire générale, et à l’unanimité, de raccourcir de six mois le délai réglementaire pour que les élections puissent bien se dérouler en marge du prochain sommet.
Ce qui signifie que le prochain sommet de Djerba sera bien électif ?
Oui, contrairement à ce qui était prévu à l’origine en 2020. Mais depuis cette date, le sommet a été reporté par deux fois et en novembre prochain, Louise Mushikiwabo aura, selon ce que prévoit la Charte de la Francophonie, terminé le mandat de quatre ans pour lequel elle avait été élue en 2018, sans possibilité de prolonger son mandat. Faute de sommet à la mi-mandat il y a deux ans, ce qu’ont eu ses prédécesseurs, la secrétaire générale aura pour la première fois depuis sa nomination l’occasion de faire le bilan de son action, en ce qui concerne notamment la réorganisation interne de l’OIF et l’impact de celle-ci sur l’échiquier mondial, dont elle a fait ses priorités.
Comment va se dérouler cette élection ?
Suivant la toute nouvelle procédure, pour la première fois, le secrétaire général de l’OIF ne sera pas désigné de manière discrétionnaire mais sur la base d’un appel à candidatures, et d’une audition de chaque candidat par les ministres de la CMF qui en ont fixé la date au 6 octobre. La désignation elle-même ne se fera plus par consensus mais bien après un vote à la majorité simple. Plusieurs pays, prenant acte du bouleversement de l’agenda ces deux dernières années, semblaient envisager un temps une reconduction automatique de Louise Mushikiwabo, avant que cette solution de compromis n’émerge, pour permettre aux pays qui le souhaitent de présenter leurs candidats.
À commencer par l’actuelle secrétaire générale ?
Elle ne fait pas mystère de « sa disponibilité » pour poursuivre ses fonctions pour un nouveau mandat afin de poursuivre le travail qu’elle a entamé. Mais elle doit attendre, là encore pour des questions de procédures, que son pays la désigne officiellement. Ce qui pourrait intervenir dès les toutes prochaines semaines. Elle sera alors, comme les autres postulants, auditionnée avant la tenue du sommet.
Lequel est toujours prévu à Djerba ?
Oui, le sommet se tiendra bien à Djerba, en présentiel, les 19 et 20 novembre, malgré les réserves que posent certains pays membres face à la situation politique interne à la Tunisie.
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