Après Mandela

Publié le 9 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Même lui a fini par céder. Et c’est presque un soulagement pour tous ceux qui ne supportaient plus l’interminable et pathétique fin d’une vie extraordinaire, le cirque médiatique autour de son hospitalisation, la sordide course aux annonces funèbres, les tentatives de récupération de cette icône que l’on transformait ainsi en vulgaire relique, les règlements de comptes d’une famille qui se déchire pour décider du lieu de son inhumation… Nelson Rolihlahla Mandela, 95 ans, est parti de la même manière qu’il a vécu. Il s’est battu comme un lion, a résisté autant que faire se peut. Mais ce combat-là, le dernier, ne pouvait être gagné.

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L’homme est mort et nous laisse orphelins. Mais son oeuvre, immense, ne saurait être effacée. Beaucoup a été dit et écrit, parfois avec force mise en scène, sur ce phénomène hors du commun – à l’instar d’un Gandhi ou d’un Martin Luther King – qu’était Madiba. Un charisme exceptionnel car tout en modération, empreint d’une sincère humilité, qualité rarissime de nos jours. Une vie de sacrifice et de discipline au service des autres. Une stature qui dépassait très largement les frontières de son pays ou de son continent. Il n’était pas un politique à proprement parler, même s’il a su faire preuve d’habileté face à ses anciens bourreaux. Il n’était pas non plus un ange, comme il le disait lui-même, et sa vie privée fut un gâchis. Il n’a jamais cédé une seconde à la tentation du pouvoir ou de l’argent, et a su se retirer sans jamais interférer dans l’action de ses successeurs. L’épilogue de son parcours "actif" que furent ces cinq années passées à la tête de l’Afrique du Sud laissait pourtant un goût d’inachevé. Son legs est inestimable. L’"esprit Mandela", ce socle de valeurs communes qui devrait tous nous guider, nous devons non seulement le cultiver, mais aussi le traduire en actes. Non point parce qu’il est de bon ton de l’évoquer la larme à l’oeil le temps d’un éloge. Mais parce que c’est le seul véritable hommage que nous puissions lui rendre, le seul que cet homme qui ne goûtait guère les flatteries attende de nous. "En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant", disait Mandela. Ne pas la saisir, ce serait le trahir.

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