Angola : Dos Santos à Paris en 2014 ?

Les absences répétées du président angolais José Eduardo dos Santos alimentent les rumeurs sur son état de santé. Mais celui-ci pourrait profiter d’une invitation de François Hollande pour montrer qu’il est toujours opérationnel.

José Eduardo dos Santos aurait été hospitalisé dans un service d’oncologie en Espagne. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

José Eduardo dos Santos aurait été hospitalisé dans un service d’oncologie en Espagne. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 11 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

José Eduardo dos Santos finira-t-il son mandat ? À 71 ans, dont trente-quatre à la tête de l’État, le président angolais a été réélu pour cinq ans en 2012. Mais ses mystérieux voyages à l’étranger, officiellement présentés comme des "visites privées", ont fait naître des interrogations sur son état de santé. Lui qui avait déjà passé près de deux mois hors de son pays cette année a de nouveau séjourné en Espagne, du 9 novembre au 4 décembre. D’après la télévision publique portugaise, il a été hospitalisé dans le service d’oncologie d’une clinique de Barcelone – ce que Luanda s’est empressé de démentir.

Deux ex-combattants torturés et assassinés

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Pour les militants du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir), la situation est d’autant plus inquiétante qu’aucun dauphin n’a été désigné. Et à Luanda, le gouvernement se débat avec l’un des plus grands scandales de l’ère Dos Santos depuis qu’un rapport interne du Service de renseignement et de sécurité de l’État (Sinse) a fuité, le 9 novembre. Le document relate en détail la torture et l’assassinat, par des agents des renseignements, d’António Alves Kamulingue et d’Isaías Sebastião Cassule, deux ex-combattants qui avaient manifesté pour réclamer le paiement de leurs pensions et qui étaient portés disparus depuis mai 2012.

Le scandale a été tel que trois membres du Sinse ont été arrêtés et que son patron a été limogé. Mais il n’est pas sûr que cela suffise : l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita, opposition) a organisé le 23 novembre sa plus grande manifestation depuis la fin de la guerre pour protester contre ces assassinats. Dos Santos, s’il tient à faire taire la contestation, devra sans doute veiller à ne plus disparaître sans explications…

Angola – France : le dégel

Dans le même temps, après plus d’une décennie de brouille, la glace se rompt entre Paris et Luanda. Enfin, un peu. Les deux pays discutent de la date – idéalement, au premier trimestre de 2014 – d’une prochaine visite en France de José Eduardo dos Santos. Reçu à Luanda le 31 octobre, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a transmis au président angolais une invitation de François Hollande. Belle occasion pour dos Santos de montrer qu’il se remet de ses ennuis de santé.

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