RDC : Fridolin Ambongo, opposant en chef

« Dieu tout-puissant » (4/5). À 62 ans, l’archevêque de Kinshasa est une des principales voix critiques contre les dérives du pouvoir. Alors qu’on dit de lui qu’il pourrait un jour devenir pape, il s’apprête à jouer un rôle de vigie lors de l’élection présidentielle de 2023.

Le cardinal et archevêque de Kinshasa Fridolin Ambongo Besungu. © MARCO LONGARI/AFP

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Publié le 9 juin 2022 Lecture : 8 minutes.

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Dieu tout-puissant : quand les religieux influent sur le politique

Ils goûtent plus ou moins la lumière et les honneurs mais, de Bamako à Kinshasa, en passant par Conakry, Abidjan et Ouaga, des religieux, catholiques ou musulmans, exercent une indéniable influence sur la scène publique. Et ce n’est pas toujours du goût des pouvoirs en place.

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« Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux […]. Un temps pour se taire et un temps pour parler. » Fridolin Ambongo Besungu connaît par cœur ces quelques lignes de l’Ecclésiaste. Mais pour lui, « le temps pour se taire » ne dure jamais longtemps.

Le cardinal Fridolin Ambongo semble douté d’un franc-parler irrépressible. Lors d’une visite à Kikwit, le dimanche 29 mai, il s’exprime sans détours. « Les Congolais sont parmi les peuples les plus malheureux de la terre », lance-t-il. Conspuant l’état de la route entre Kikwit et Kinshasa, distantes de quelque 500 kilomètres, il déplore les conditions de vie de certains de ses concitoyens et les appelle « à agir ». « Nous devons rester là à ne rien faire ? Non ! poursuit-il. Pendant que le pays est en danger, nous passons la plus grande partie de notre temps à discuter sur les postes, sur l’argent, sur un peu de dollars. » Et le frondeur de prélat de conclure : « Si c’est ça le paradis, je préfère ne pas y aller. »

Pour le pouvoir de Félix Tshisekedi, le répit aura donc été de courte durée. Le voici à nouveau violemment pris pour cible par le chef de l’Église congolaise. « Je suis une sentinelle », assume l’intéressé. Déjà, lors des derniers mois de l’année passée, les deux institutions s’étaient accrochées.

Si c’est ça le paradis, je préfère ne pas y aller

Frondeur

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