Valérie Trierweiler : la « First Lady » et ses amies

Dominique, Patience, Aminata, Sylvia… Dix-sept premières dames ont répondu à l’invitation de la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler. Qui, manifestement, prend goût au continent.

Valérie Trierweiler entourée des premières dames africaines. © THIERRY CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

Valérie Trierweiler entourée des premières dames africaines. © THIERRY CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

Publié le 15 décembre 2013 Lecture : 5 minutes.

Au fil des mois, des voyages et des rencontres, elle est devenue encore plus africaine que François Hollande, son président de compagnon. Et en ce 6 décembre, Valérie Trierweiler semble plus qu’à son aise au Musée d’Orsay, à Paris, au milieu des First Ladies du continent. "J’ai beaucoup à apprendre de vous", leur a-t-elle même confié d’entrée, après les avoir accueillies une par une.

En marge du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, la première dame de France a voulu réunir ses homologues africaines autour d’un thème : les violences sexuelles faites aux femmes dans les conflits. Une question devenue son cheval de bataille sur la scène internationale et sur laquelle elle travaille depuis plusieurs mois déjà, grâce notamment à ses récents déplacements au Mali, au Burundi, en RD Congo ou en Afrique du Sud. Ces dernières semaines, à l’Élysée, elle a aussi reçu nombre de personnalités de la société civile, comme la religieuse congolaise Angélique Namaika ou la sage-femme ougandaise Esther Matutu.

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Dix-sept premières dames ont répondu à son invitation, dont Dominique Ouattara (Côte d’Ivoire), Antoinette Sassou Nguesso (Congo), Aminata Keïta (Mali), Patience Jonathan (Nigeria), Marième Fall Sall (Sénégal), Hinda Déby Itno (Tchad), Chantal Compaoré (Burkina Faso) ou Chantal Biya (Cameroun), toute de rouge et de doré vêtue, et qui fit une entrée remarquée, lançant un "Bonjour ma chérie !" à la Gabonaise Sylvia Bongo Ondimba. Zainab Hawa Bangura, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU chargée des violences sexuelles, et Geertrui Van Rompuy, épouse du président du Conseil européen, avaient aussi fait le déplacement.

>> Lire aussi : Au nom des femmes, de Sylvia Bongo Ondimba

"S’exprimer comme nous le faisons aujourd’hui, mettre en lumière le drame que subissent des milliers de femmes à travers le monde, c’est prendre le risque de s’exposer à la critique. Nous n’avons pas de mandat, nous n’avons pas d’autre légitimité que notre bonne volonté", a déclaré Valérie Trierweiler dans un discours, lu, d’une dizaine de minutes.

Les premières dames africaines venues nombreuses

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Vêtue d’un tailleur blanc et noir, elle sourit à chacune, écoute, demande (avec une certaine autorité) aux journalistes de faire silence lors de la diffusion d’un petit film sur les viols en RD Congo, se lève pour aller serrer dans ses bras Hélène Vougbo, une Centrafricaine venue spécialement pour raconter les violences qu’elle a subies dans son pays. Elle donne aussi la parole… Et elles étaient nombreuses, les premières dames, à vouloir apporter leur contribution, avec des discours sur les politiques mises en place dans leurs pays respectifs pour lutter contre les violences faites aux femmes et protéger les enfants. Même un peu trop nombreuses, visiblement, pour le protocole, qui a dû rallonger d’une quarantaine de minutes la séquence ouverte à la presse.

Âgée de 48 ans, la journaliste devenue première dame avec fracas – on se souvient de son tweet assassin contre Ségolène Royal (ex-compagne de François Hollande), un mois à peine après son arrivée à l’Élysée – et critiquée de tous bords à chacune de ses prises de parole ou de position semble enfin avoir trouvé son tempo. La veille, sur une radio française, elle avait d’ailleurs avoué : "Je n’étais pas encore rentrée dans le rôle, je l’ai dit à plusieurs reprises déjà… Aujourd’hui, je crois que je suis bien." Les premières dames africaines semblent partager son avis, comme Aminata Keïta : "Il faudrait plus de grands débats comme celui-ci", a déclaré à l’issue de la rencontre l’épouse du président du Mali, qui a jugé le style de Valérie Trierweiler "très bien".

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>> Retrouvez ici tous nos articles consacrés au sommet de l’Élysée 2013.

Côté coulisses

Tiangaye menacé

Le 2 décembre, alors qu’il rendait visite à des blessés dans un hôpital de Bangui, le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a été chahuté par des cadres de l’ex-Séléka. L’un d’eux lui a même fait comprendre qu’il valait mieux pour lui qu’il ne se rende pas à Paris. Tiangaye s’en est aussitôt plaint à un diplomate français de haut rang présent à Bangui. Celui-ci a prévenu le président de la transition, Michel Djotodia, qu’il était responsable de la sécurité de son Premier ministre. Lequel l’a immédiatement rassuré. Le lendemain soir, Tiangaye prenait un vol Air France.

Retrouvailles socialistes

En marge du sommet, la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS français, a organisé le 6 décembre à son siège une "rencontre des partis progressistes sur la sécurité en Afrique". "Une bonne occasion de nous retrouver", s’est félicité Harlem Désir, le patron du PS. Plusieurs membres africains de l’Internationale socialiste ont répondu présent : le Béninois Emmanuel Golou (qui préside son comité Afrique), le Sénégalais Ousmane Tanor Dieng, le Centrafricain Martin Ziguélé… Mahamadou Issoufou est le seul chef d’État à avoir fait le déplacement. Attendus, les présidents guinéen et malien ne sont pas venus. IBK a tout de même envoyé Zahabi Ould Sidi Mohamed, son ministre des Affaires étrangères.

Zeidan a perdu la clé

Sur la sellette dans son pays, Ali Zeidan, le Premier ministre libyen, n’est que l’ombre de lui-même lorsqu’il déambule, le 5 décembre au soir, dans le hall de l’hôtel Scribe, après avoir égaré la carte magnétique qui ouvre la porte de sa chambre. Il n’aura pas d’entretien bilatéral avec des responsables français, tout au plus des apartés. Plus tôt dans la journée, le philosophe Bernard-Henri Lévy est venu lui rendre visite. Maigre consolation…

Boni Yayi ne lâche pas Talon

C’est un Thomas Boni Yayi très remonté contre la justice française qui, après avoir hésité, s’est finalement rendu parmi les derniers au sommet de l’Élysée. Motif : le président béninois n’a pas du tout apprécié la décision de la cour d’appel de Paris, le 4 décembre, refusant l’extradition de l’homme d’affaires Patrice Talon (lire p. 21). Du coup, la médiation que les présidents Ouattara, Faure Gnassingbé et Sassou Nguesso se proposaient de mener afin d’apaiser le contentieux entre les deux hommes est remise à des jours meilleurs. Boni Yayi, qui compte relancer ses plaintes pour tentative d’empoisonnement et crimes économiques contre Talon devant les justices belge et américaine, ne veut pas en entendre parler.

Kabila top secret

Jusqu’au bout, l’heure de l’atterrissage de l’avion de Joseph Kabila, le président de la RD Congo, a été tenue secrète sur consigne du ministère français de l’Intérieur, afin d’empêcher les "combattants", ces groupes d’opposants radicaux, de venir saboter son accueil. Absente de sa délégation : Olive Lembe, son épouse, pourtant conviée à la rencontre des premières dames organisée par Valérie Trierweiler. Entre les deux femmes, le courant ne passe pas, dit-on.

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