Art africain : Pigozzi, Zinsou, Hiridjee… Dans le petit monde des grands collectionneurs

Qui sont ces grands fortunes du continent et d’ailleurs qui se passionnent pour l’art africain ? Qu’acquièrent-elles et à quels prix ? À quelles œuvres vont leurs préférences ? Portraits-robots en infographies.

De gauche à droite : Hassanein Hiridjee, Marie-Cécile Zinsou, Jean Pigozzi, Janine Kacou Diagou. © Photomontage Jeune Afrique / Photos : Quai Branly, Bruno Levy, Hans Lucas.

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Publié le 9 juin 2022 Lecture : 2 minutes.

Ils comptent parmi les plus grandes fortunes du globe, et sont dévorés par une passion : l’art africain. Ces collectionneurs, qu’ils jettent leur dévolu sur l’art classique, moderne ou contemporain, accumulent peintures, sculptures et installations créées par des artistes du continent. Certains le font discrètement, presqu’en secret. D’autres le revendiquent, créant fondations et musées pour exposer les œuvres qu’ils ont acquis au fil des années dans les salles de ventes du monde entier.

Qui sont ces collectionneurs insatiables ? Combien leur coûte cette passion ? Dans un sondage réalisé entre décembre 2021 et janvier 2022 auprès de plus de 200 collectionneurs, la plateforme IMO Dara, basée à Londres et chargée de mettre en relation des collectionneurs d’art africain avec des marchands et des chercheurs, a levé une partie du voile. Dans Voice of The Collector, l’organisation livre des chiffres et des tendances avec une précision rare dans ce milieu.

Enchères en ligne

Alors que la Biennale de Dakar bat son plein au Sénégal et que la foire d’art international 1-54 – un évènement consacré à l’art contemporain du continent et de sa diaspora – vient de s’achever à Paris et New York, Jeune Afrique vous propose de découvrir le portrait-robot de ces collectionneurs. Sans grande surprise, l’art classique africain est encore très largement plébiscité. Il serait présent dans les collections de 86 % des personnes interrogées. Le prix moyen pour l’acquisition d’une œuvre ? Entre 10 000 et 50 000 dollars. Son mode d’achat a, en revanche, évolué. Les marchands, autrefois intermédiaires privilégiés par les collectionneurs d’art classique, ont été relégués au second plan au profit des ventes aux enchères en ligne.

Pour les pièces d’art contemporain, les prix moyens tournent autour de 5 000 dollars et 31 % des acquisitions se font désormais directement avec l’artiste, sans passer par une galerie. Concernant l’épineux sujet des restitutions, les avis sont plus que mitigés. Seulement 36 % des collectionneurs se disent favorables à ce que les objets dont la provenance est douteuse soient renvoyés dans leur pays d’origine, et quatre collectionneurs sur dix sont tout simplement opposés à cette idée.

Riches blancs de plus de 60 ans

À l’image des Français Jean Pigozzi – qui a fait un don de 45 œuvres d’art contemporain africain au MoMA de New York -, Marc Ladreit de Lacharrière – dont une partie de la collection se trouve au musée du Quai Branly à Paris –, Jean Claude Gandur (AOG) ou Henri Seydoux (Parrot), les hommes, entrepreneurs, sexagénaires et occidentaux domine encore le secteur. Sur 10 collectionneurs, 9 sont originaires d’Europe ou d’Amérique du Nord.

Seuls 8 % des collectionneurs sont d’origine africaine. Mais leur part augmente, y compris parmi les femmes, avec une préférence pour l’art moderne et contemporain. Parmi eux, Marie-Cécile Zinsou à Ouidah (Bénin), Kamel Lazaar à Tunis (Tunisie), Janine Kacou Diagou à Abidjan (Côte d’Ivoire) ou encore Hassanein Hiridjee à Antananarivo (Madagascar).

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Chacun d’entre eux possède une fondation éponyme, grâce à laquelle ils exposent leur collection et soutiennent les artistes du continent, faisant monter d’autant leur cote sur le marché mondial. Qui collectionne quoi ? D’où viennent les œuvres ? À quel prix sont-elles acquises ? Qui sont les collectionneurs d’art africains ? Décryptage en infographie.

Bien s’informer, mieux décider

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