Un baron français de la drogue interpellé au Maroc
La justice doit se prononcer sur l’extradition vers l’Hexagone d’un trafiquant présumé d’héroïne et de cocaïne arrêté le 3 juin dernier à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 9 juin 2022 Lecture : 2 minutes.
L’actualité offre parfois tous les ingrédients des fictions les plus haletantes : commerce illégal de drogues dures en mode « French Connection », notice rouge émise par Interpol (requête à dimension planétaire), cavales et chassés-croisés, arrestations et fuites entre l’Europe et le Maghreb, surnoms énigmatiques, quantités astronomiques de « dope », des « go fast » – ces transports de stupéfiants à très grande vitesse. Ce mardi 7 juin la police marocaine a révélé l’arrestation, le 3 juin, d’un « citoyen français d’origine algérienne » à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.
Recherché par Interpol, l’homme est suspecté par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) marocaine de « liens avec un réseau criminel de trafic international de drogues dures entre la Belgique, la France et les Pays-Bas ». Celui que la presse marocaine a baptisé « Noureddine B. » serait un baron au pedigree très fourni.
Gros poisson du deal
Âgé de 33 ans, ce gros poisson du deal serait impliqué dans plusieurs opérations de distribution d’héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas, accusé par les autorités judiciaires françaises d’association de malfaiteurs et de trafic de stupéfiants. La notice rouge diffusée par Interpol, en avril dernier, dévoile l’agacement d’une France qui l’a longtemps traqué sur son territoire : dans le port du Havre pour une affaire d’importation de 200 kilos de cocaïne, à Grenoble en aval d’un go fast depuis le Maghreb via l’Espagne, à Orléans où l’homme était repéré comme commanditaire, ou encore à Villeurbanne où il avait même été interpellé en juin 2020 avant que sa trace ne soit perdue…
La collaboration avec le Maroc semble fructueuse, un autre gros baron français de la drogue, Sophiane Hambli, âgé de 46 ans, ayant été arrêté, en octobre dernier, dans une clinique de Tanger. La France est donc sans doute confiante quant à l’issue de sa demande d’extradition de Noureddine B.
Dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le crime transfrontalier, le Maroc interpelle et le Maroc saisit. Le 28 avril dernier, la police annonçait avoir intercepté une « cargaison record de 31 tonnes 197 kilos de chira (résine de cannabis) » dans un entrepôt près de Tanger. Au total, ce sont 191 tonnes qui ont été saisies en 2021. En 2020, le Maroc était classé premier producteur mondial de haschich par l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime. Une résine cultivée principalement dans la région montagneuse du Rif. Un cannabis par ailleurs autorisé, depuis l’année dernière, dans le cadre d’un usage thérapeutique très encadré…
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