Internet : quand les Chinois font flamber les « bitcoins »
Conséquence directe de la fièvre spéculatrice qui a saisi les internautes locaux, la valeur de la plus populaire des monnaies virtuelles a été multipliée par cinquante en un an.
Le "bitcoin" a beau être une monnaie virtuelle, il "pèse" plus de 6 milliards d’euros. Cette monnaie électronique créée en 2009 a vu sa valeur multipliée par cinquante en un an. Et par deux depuis le début de novembre. Un bitcoin vaut aujourd’hui plus de 500 dollars. Une folie lorsque l’on sait que la plus populaire des monnaies virtuelles n’est gérée par aucun État ni aucune Banque centrale. Et que sa valeur repose uniquement sur la spéculation.
Sur l’internet chinois, on s’arrache le bitcoin. "Quarante pour cent de nos clients VIP sont des femmes", explique l’un des responsables de huobi.com, l’un des sites spécialisés les plus populaires. En Chine, qui dit very important person dit forcément très gros portefeuille. Il est vraisemblable de penser que ces traders détiennent au total l’équivalent de 10 millions de yuans. Soit 1,2 million d’euros.
Selon Genesis Block, un centre de recherche sur les monnaies digitales, c’est la passion des Chinois pour les jeux de hasard et la spéculation qui est directement à l’origine de cette flambée. Fin octobre, le volume quotidien des échanges dépassait 100 000 bitcoins, soit la moitié du marché mondial. Comment l’expliquer ? À en croire Zhang Bo, l’un des principaux traders, le bitcoin est un placement très lucratif. "En Chine, il est difficile d’acheter des devises étrangères et de placer son argent à l’extérieur du pays. Les liquidités sont très importantes et c’est pourquoi les Chinois aiment miser sur le bitcoin, dont la valeur ne cesse de grimper."
Des possibilités pour acheter des armes et de la drogue
D’autant que cette monnaie n’est plus seulement virtuelle. Désormais, il est possible d’acheter en bitcoins sur des dizaines de milliers de sites internet. Les transactions sont acceptées par Mt.Gox (Japon), BTC ou Okcoin China. Il faut dire que le bitcoin est né à Hong Kong, où est enregistrée Global Bond Limited (GBL), la plus grande plateforme d’échanges.
Mais il y a des risques. Le FBI vient ainsi d’ouvrir la chasse au bitcoin, parfois utilisé sur internet pour acheter en toute discrétion de la drogue ou des armes. Le mois dernier, il n’a pas hésité à bloquer le site de GBL, ruinant au passage plus de 500 personnes et bloquant l’équivalent de 3 millions d’euros.
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