Armée tunisienne : l’accès au haut commandement, un parcours balisé

Grandes écoles, épreuves de terrain, fonctions dans divers services… L’accession au haut commandement dans l’armée tunisienne est l’aboutissement d’un itinéraire long d’une vingtaine d’années.

L’académie militaire de Fondouk Jedid. © Nicolas Fauqué www.imagesdetunisie.com

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Publié le 10 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Tunisie : ce que vaut vraiment l’armée
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Tunisie : ce que vaut vraiment l’armée

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Assumer le haut commandement de l’armée de terre, de l’air, ou de la marine dépend d’un parcours balisé, qui débute dès que les candidats officiers entament leur formation à l’Académie militaire de Fondouk Jedid. Les meilleurs empruntent la voie royale, qui passe par l’École supérieure de guerre (aujourd’hui ouverte à des militaires d’autres pays du continent) puis par l’Institut de défense nationale. Un enseignement pointu en matière de défense, de stratégie et de géopolitique et qui forme une élite triée sur le volet. Les cinq premiers de chaque promotion et de chaque corps complètent leur instruction, selon une tradition établie depuis l’indépendance de la Tunisie et les accords bilatéraux, en France, au Collège interarmées de défense ou à Saint-Cyr, mais aussi aux États-Unis, principalement à West Point ou à l’Académie navale d’Annapolis. Mais ils doivent aussi faire leurs preuves sur le terrain pour gravir les échelons de la hiérarchie et assument, en conséquence, dès leur retour en Tunisie, des missions opérationnelles et le commandement d’unités spéciales.

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Le général de brigade Mohamed Salah Hamdi, chef d’état-major de l’armée de terre, le général de brigade Béchir Bédoui, chef d’état-major de l’armée de l’air, le vice-amiral Mohamed Khamassi, chef d’état-major de la marine nationale, et le général de brigade Nouri Ben Taous, directeur général de la Sécurité militaire, ont tous emprunté ce parcours de longue haleine puisqu’il faut, en moyenne, entre quinze et vingt ans de carrière pour sortir des rangs et se distinguer comme candidat potentiel à un haut commandement.

Durant ce temps, ces inconnus du grand public se familiarisent avec les méthodes les plus modernes, dirigent bien souvent des centres de formation ou assument le rôle de conseiller auprès du ministère de la Défense. S’ils connaissent intimement les rouages de l’armée et se plient aux ordres, ces acteurs majeurs dans les coulisses des forces armées ont aussi une approche des relations internationales et sont familiers des réseaux régionaux et arabes lorsqu’ils occupent des postes d’attachés militaires dans des capitales arabes. Le chef d’état-major de l’armée de terre et le directeur général de la Sécurité militaire étaient d’ailleurs à Tripoli en 2012, celui de l’armée de l’air à Abou Dhabi, tandis que le vice-amiral a participé à diverses missions, notamment aux opérations de coordination avec des pays européens pour la lutte contre l’immigration clandestine.

L’énigme Rachid Ammar

Homme clé du 14 Janvier, il aurait tenu tête à Ben Ali en refusant que l’armée tire sur le peuple lors des émeutes précédant la révolution de 2011. Au début de la crise, sa présence, indispensable dans la salle de commandement du ministère de l’Intérieur, avait permis que l’armée assure la sécurité des citoyens et de leurs biens. Héros national dès février 2011 en assurant être garant de la réussite de la révolution, il est promu chef d’état-major interarmées, malgré ses désaccords avec le président Moncef Marzouki, chef suprême des forces armées. Le 24 juin 2013, il annonce, en direct à la télévision, faire prévaloir ses droits à la retraite mais, malgré un discours de trois heures, laisse le public sur sa faim quant aux motifs de son départ soudain. Depuis, il reste sur la réserve, s’est installé en Belgique et a annoncé qu’il ne prendrait pas la parole pendant les dix prochaines années.

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