Disney+ propulse la première super-héroïne musulmane de Marvel

Entre symbole et marketing, la plateforme de streaming diffuse désormais les aventures audiovisuelles de « Miss Marvel », super-héroïne de confession musulmane.

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Publié le 11 juin 2022 Lecture : 2 minutes.

À l’heure où sont scrutés les signes d’inclusion et traqués, même dans les créations passées, les relents de discrimination, les œuvres d’art sont passées à la loupe. Les bons élèves de la fiction ne tardent donc pas à « devancer l’iguane dans l’eau », en médiatisant les identités jugées inédites de leurs personnages. Revenus à la mode, les super-héros inspirés des comics américains n’hésitent plus à déployer des super pouvoirs d’intégration et de visibilité des minorités. Après l’adaptation sur écran du premier… premier rôle « afro » de la maison d’édition Marvel Worldwide Inc. – Black Panther – et l’annonce d’un Superman bisexuel, dans l’univers DC, la plate-forme de streaming Disney+ aime souligner que sa fraîche émoulue « Miss Marvel » est la première super-héroïne musulmane de l’univers du même nom.

Innovation sociétale

Si la version audiovisuelle du personnage a été mise en ligne ce mercredi, l’héroïne est née en 2013. Son autrice, Sana Amanat, a placé le thème de l’identité au centre du projet, plaquant sur son héroïne de 16 ans – nommée Kamala Khan dans la vie courante – son profil d’Américaine de religion musulmane et d’origine pakistanaise. La scénariste G. Willow Wilson qui a développé le personnage s’est elle-même convertie à l’Islam, tout en démentant, dans le New York Times, un objectif d’«évangélisation». Les réalisateurs des six premiers épisodes de la série, Adil El Arbi et Bilall Fallah, sont belges d’origine marocaine. Quant à l’interprète du rôle-titre, Iman Vellani, elle est canadienne née à Karachi de parents effectivement pakistanais et musulmans.

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Consciente du caractère interpellatif de ce détail confessionnel dans un univers « comics » plutôt embouteillé, la campagne de promotion de Disney+ surfe allègrement sur l’innovation sociétale que représente ce profil de super-héroïne – concept fictionnel américain s’il en est – cousu sur mesure pour une musulmane, alors que les musulmans ne représentent qu’un peu plus de 1 % de la population totale des États-Unis.

Les grognons railleront le calcul marketing et le surlignage quelque peu outrancier de ce qui ressemble à une discrimination positive, les religions des super-héros n’ayant guère vocation à être dévoilées. L’identité africaine de Black Panther, elle, infuse la structure dramaturgique et l’esthétique de ses opus. L’évocation des penchants amoureux du nouveau Superman se justifie également, la parade nuptiale de son prédécesseur et de la journaliste Loïs Lane ayant été portée à l’écran. Mais quid de la religion ? A-t-on déjà vu Iron Man se rendre à des vêpres ou Hulk organiser une bar mitzvah ?

Marvel répondra peut-être qu’il faut parfois forcer le trait pour donner un coup de pouce aux minorités. Si la vie d’adolescente plutôt libérée de Miss Marvel s’inscrit dans un univers très pop-culture, un numéro de la série la montre célébrant l’Aïd, comme le souligne l’actrice dans une interview pour le Guardian.

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