Du Covid au VIH : John Nkengasong, « héros » des pandémies modernes
Aux commandes de l’Africa CDC, le scientifique d’origine camerounaise a coordonné la réponse continentale au Covid-19. Il vient de prendre la tête du programme américain de lutte contre le VIH, organisation très active en Afrique. Et y voit comme une continuité : qu’il s’agisse du Covid ou du sida, le combat est loin d’être terminé.
« C’est une décision extrêmement difficile », admet le Dr John Nkengasong. Nous sommes à la fin du mois de mai. Alors que ses collègues préparent son pot de départ, le virologue, son épouse et leurs trois enfants sont dans les cartons. Au revoir Addis-Abeba, bonjour Washington, où se trouve le siège du Programme d’urgence du président des États-Unis contre le VIH (PEPFAR, en anglais), dont le scientifique camerounais a accepté de prendre la direction. Une décision logique, presque un retour aux sources pour un homme qui s’est consacré à la lutte contre le sida dès 1988, sous l’impulsion du professeur d’immunologie camerounais, Peter Ndumbe.
« Près de 500 000 personnes sont mortes du VIH l’an dernier en Afrique, rappelle John Nkengasong. C’est beaucoup. La pandémie de VIH – j’emploie le mot pandémie à dessein – est loin d’être finie. » Le choix de partir a néanmoins été difficile, poursuit celui qui, à la tête d’Africa CDC, l’agence de santé publique de l’Union africaine, a cordonné depuis le début de l’année 2020 la riposte continentale au Covid-19. Le coronavirus reste une menace en Afrique, c’est une évidence, mais le médecin a fait son choix : ce sera Washington et la lutte contre le sida à la tête d’un programme, le PEPFAR, créé en 2003 par George Bush et qui a depuis investi près de 100 milliards de dollars dans le combat contre la maladie, principalement en Afrique.
Une vocation
Issu d’une famille anglophone du sud-ouest du Cameroun, John Nkengasong naît dans un village du département de Lebialem et commence son instruction dans la ville de Kumba. Trouvant sa voie très tôt, il part suivre des études de virologie à l’université de Yaoundé, où il apprend le français.
Bien s’informer, mieux décider
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