Vente d’armes : Ivor Ichikowitz et Paramount répondent à Jeune Afrique

Après la publication, dans Jeune Afrique n°3111, d’une enquête sur les derniers barons du marché de la vente d’armes en Afrique, Ivor Ichikowitz et Paramount, le groupe qu’il dirige, nous ont adressé un droit de réponse.

Le Sud-Africain Ivor Ichikowitz, patron fondateur du groupe Paramount, l’un des fleurons de la vente d’armes sur le continent. © MONTAGE JA : Jean-Marc Pau pour JA

Publié le 14 juin 2022 Lecture : 7 minutes.

Réponse de Ivor Ichikowitz

Cet article appelle de ma part les observations suivantes :

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En premier lieu, je regrette de n’avoir pas été interrogé avant la publication de cet article, ce qui aurait permis d’éviter la publication d’informations erronées.

En deuxième lieu, je ne peux être valablement comparé avec les deux autres personnes présentées avec moi dans le dossier du journal comme les « trois figures-clés du business opaque de marchands d’armes ». Ces personnes ne me ressemblent pas et n’exercent pas la même activité que moi. En effet, et tout d’abord, je n’exerce pas d’activité de marchand, de trading ou de négoce d’armes. J’exerce une activité de conception, développement, fabrication et fourniture d’équipements de défense militaire, maritime et aérospatiale dans le cadre des sociétés du groupe Paramount. J’ai crée ces sociétés dans le but de permettre aux gouvernements légitimes élus d’assurer la défense de leur État, de protéger leur souveraineté territoriale et de maintenir leur stabilité afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur population. Ensuite, j’interviens ainsi dans un secteur hautement réglementé et contrôlé dont je respecte scrupuleusement les règles applicables et je n’ai jamais été mis en cause dans le cadre d’une procédure pénale.

En troisième lieu, j’ai, de manière parfaitement transparente, aidé, notamment financièrement, le Congrès national africain (ANC), dont j’ai été membre pendant de nombreuses années. Ni moi ni les sociétés du groupe Paramount n’ont retiré d’avantages de mon soutien à l’ANC. En effet, les sociétés du groupe Paramount n’ont jamais obtenu de contrat de défense substantiel en Afrique du Sud. Je précise, par ailleurs, que je ne suis pas le premier chef d’entreprise financeur de l’ANC. D’autres chefs d’entreprise ont aidé et soutenu ce parti, notamment dans le cadre de la lutte contre l’apartheid, dans des proportions plus importantes que moi.

En quatrième lieu, je ne me suis jamais servi des « nouveaux contrats » pour combler les « lacunes » de précédents qui n’ont pas été honorés. Il s’agit de fausses rumeurs qui ont été véhiculées vraisemblablement dans le but d’empêcher des sociétés du groupe Paramount de remporter un appel d’offre.

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En cinquième et dernier lieu, contrairement à ce qui est indiqué dans l’article, mon nom n’est jamais apparu dans les « Panama papers » et je n’ai à aucun moment été mis en cause de quelque manière que ce soit à ce titre. Par ailleurs, si j’ai été informé que la Banque Barclays avait signalé quelques transactions, elle n’en a jamais bloqué aucune alors qu’elle en avait parfaitement le pouvoir. Cela confirme que les suspicions de Barclays, sur lesquelles elle ne m’a pas interrogé, se sont avérées infondées.

Je précise enfin que je n’ai jamais fait l’objet de la moindre enquête ou poursuite à raison de ces transactions. Les rumeurs qui ont pu exister à ce sujet sont inexactes.

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Réponse de la société Paramount Group Limited, société mère du groupe Paramount, représentée par son Vice-président principal, Monsieur Clifford Dewell

Cet article appelle de la part de la société Paramount Group Limited les observations suivantes :

En premier lieu, nous regrettons qu’aucun des représentants des sociétés du groupe Paramount n’ait été interrogé avant la publication de cet article, ce qui aurait permis d’éviter la publication d’informations erronées.

En deuxième lieu, les sociétés du groupe Paramount n’exercent pas d’activité de marchand, de trading ou de négoce d’armes mais une activité industrielle de développement, fabrication et fourniture d’équipements de défense militaires, maritimes et aérospatiaux.

En effet, elles exploitent dix sites de fabrication et d’innovation sur les continents africain, américain et asiatique, notamment en Afrique du Sud, aux Etats-Unis d’Amérique et au Kazakhstan. Les sociétés du groupe Paramount emploient un nombre important de salariés dans le monde entier dont beaucoup occupent des postes d’ingénierie et de conception hautement qualifiés. Elles conçoivent et fabriquent ainsi notamment :

– une large gamme de navires navals;

– des véhicules blindés;

– des avions de chasse supersoniques;

– des avions de reconnaissance et de patrouille multi-mission.

Elles disposent également d’installations qui permettent de moderniser des voitures tournantes et mettent en place des systèmes de transport aérien sans pilotage ainsi que des solutions optroniques. Les sociétés du groupe Paramount ont donc une activité industrielle marquée par un fort degré d’innovation et non pas une activité de commerce ou de courtage d’armes. Elles ont été créées dans le but de permettre aux gouvernement légitimes élus d’assurer la défense de leur État, de protéger leur souveraineté territoriale et de maintenir leur stabilité afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur population. En outre, elles interviennent dans un secteur hautement réglementé et surveillé dont elles respectent scrupuleusement les règles applicables, ainsi qu’en atteste le fait qu’elles ont des activités dans de nombreux pays, dont les Etats-Unis d’Amérique.

Il est précisé que l’Afrique du Sud possède l’un des systèmes de contrôle des armements les plus stricts au monde et que le Comité national de contrôle des armements conventionnels (NCAAC) règlement et surveille depuis l’Afrique du Sud toutes les exportations de matériel des sociétés du groupe Paramount dans le monde. Ce Comité n’a jamais critiqué la moindre transaction opérée par les sociétés du groupe Paramount.

En troisième lieu, les sociétés du groupe Paramount n’ont pas retiré d’avantages du soutien apporté par leur fondateur, Monsieur Ivor Ichikowitz, au Congrès national africain (ANC), parti politique dont il a été membre pendant de nombreuses années.

En effet, ces sociétés n’ont jamais obtenu de contrat de défense substantiel en Afrique du Sud.

En quatrième lieu, les sociétés Paramount ne se sont jamais servies des « nouveaux contrats » pour combler les « lacunes » de précédents qui n’ont pas été honorés. Il s’agit de fausses rumeurs qui ont été véhiculées vraisemblablement dans le but d’empêcher des sociétés du groupe Paramount de remporter un appel d’offres. Par ailleurs, contrairement à ce qui a été indiqué dans l’article, le contrat conclu avec le gouvernement malawite n’a pas été annulé mais renégocié ainsi que cela a été indiqué, en ces termes, dans le cadre d’une communication officielle en 2013 : « le contrat du groupe Paramount avec le gouvernement du Malawi a été conclu selon les processus gouvernementaux malawiens et a été signé à la fois par le ministère des Finances et le ministère de la défense, confirmant à la fois la légalité de l’accord et sa légalité en vertu du droit malawien ».

Cela a été confirmé, en septembre 2020 par l’ancien Ministre des Finances Goodall Gondwa qui a déclaré, dans une interview accordée au journal malawite « the Nation », que « le Procureur général nous a conseillé de poursuivre le contrat » et « des négociations ont eu lieu mais nous n’avons renégocié que la période de paiement et non la somme du contrat » et « ils ont tout livré ». 

En outre, le contrat avec l’Etat du Mali a été intégralement honoré. La partie du contrat qui a été financé a été exécutée et la totalité des équipements ont été livrés. 

Enfin, s’agissant du contrat conclu avec l’Etat du Togo, les retards dans les livraisons sont dus à des amendements contractuels exigés par le gouvernement. Ces amendements sont aujourd’hui finalisés et les livraisons ont lieu de manière continue.

En cinquième lieu, nous avons malheureusement été contraints de liquider la société Paramount Combat Systems à raison de difficultés financières ayant résulté, outre de la mauvaise conjoncture économique du secteur, de l’absence de paiement par un client de véhicules blindés qui avaient été livrés.

Toutefois, les sociétés du groupe Paramount ont toutes déployé d’importants efforts pour limiter les pertes d’emploi des salariés de la société Paramount Combat Systems et leur proposer des opportunités de reclassement en leur sein. Ces sociétés ont, par ailleurs, largement investi dans la recherche et le développement afin d’éviter qu’une telle situation se reproduise.

En sixième et dernier lieu, aucune des sociétés du groupe Paramount n’a été mise en cause dans une procédure pénale en lien avec les « Panama papers ». Par ailleurs, si nous avons été informés que la Banque Barclays a signalé quelques transactions, elle n’en a jamais bloqué aucune alors qu’elle en avait parfaitement le pouvoir. Cela confirme que les suspicions de la Banque Barclays, sur lesquelles elle n’a pas interrogé les sociétés du groupe Paramount et leurs dirigeants, se sont avérées infondées.

Nous précisons également qu’aucune des sociétés du groupe Paramount n’a fait l’objet de la moindre enquête ou poursuite pénale à raison de ces transactions, ni quelconque autre sujet. Les rumeurs qui ont pu exister à ce sujet sont inexactes. 

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