Jean-Claude Brou : « L’autoroute Abidjan-Lagos permettra de décupler le commerce au sein de la Cedeao »

Le 3 juillet, l’Ivoirien deviendra officiellement le nouveau gouverneur de la BCEAO. L’occasion de dresser le bilan des quatre années passées à la présidence de la Commission de la Cedeao.

Jean-Claude Brou, ancien ministre de l’Industrie et des Mines de Côte d’Ivoire, sera le gouverneur de la BCEAO dès le 3 juillet prochain. © Eric Larrayadieu/ACF/J.A

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 17 juin 2022 Lecture : 8 minutes.

Des quatre années et demi qu’il aura passées à la tête de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Brou, qui quitte ses fonctions à la fin de ce mois de juin, aimerait que l’on retienne surtout son bilan économique. « Les crises politiques sont plus visibles et ont malheureusement tendance à occulter le gros travail réalisé par toutes les équipes », explique-t-il. Et l’Ivoirien de 69 ans, ancien ministre de l’Industrie, d’énumérer les chantiers qu’il estime avoir menés avec succès.

Agriculture, infrastructures, énergie, éducation… Jean-Claude Brou affirme avoir œuvré au renforcement de l’intégration permettant ainsi aux économies de la région d’être encore plus résilientes face aux chocs externes. Et pour faciliter la libre-circulation des personnes et des biens, « des postes de contrôle juxtaposés avec des procédures accélérées aux frontières ont été mis en place entre le Bénin et le Nigeria, entre le Ghana et le Togo, et plusieurs autres sont soit prêts à être livrés, soit en cours de développement ». De même, dans le domaine du numérique, Jean-Claude Brou affirme avoir mis en place, avec ses équipes, un cadre devant permettre d’accélérer la croissance de ce secteur, et ainsi éviter la région de manquer la quatrième révolution industrielle. Interview.

Jeune Afrique : Selon les chiffres de l’OCDE, plus de 36 millions de personnes sont actuellement dans une situation d’insécurité alimentaire dans le Sahel. Comment résoudre ce problème ?

Jean-Claude Brou : On connaît les principales causes de cette situation : il y a les effets du changement climatique, qui a perturbé le cycle des saisons avec une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses. Il y a aussi le prix des engrais, qui a fortement augmenté. Résultat, on s’attend cette année à une baisse de la production vivrière d’environ 15 % dans l’espace Cedeao. C’est pour cela que la traditionnelle hausse des prix observée entre deux campagnes de récoltes est aujourd’hui beaucoup plus forte.

Dans l’agriculture, on ne peut pas produire aujourd’hui comme on le faisait il y a vingt ans

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