Algérie : Bouteflika et ses VRP

Amar Saïdani, Amar Ghoul, Abdelmalek Sellal et Abdelmadjid Sidi Saïd sont quatre des hommes politiques les plus influents qui ont apporté leur soutien à Abdelaziz Bouteflika. Pour un quatrième mandat ?

MM. Saïdani, Ghoul, Sellal et Sidi Saïd. © DR/Montage J.A.

MM. Saïdani, Ghoul, Sellal et Sidi Saïd. © DR/Montage J.A.

Publié le 2 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

>> Amar Saïdani, secrétaire général du FLN

Patron du FLN depuis le 29 août à la faveur d’un "putsch scientifique", Amar Saïdani, 63 ans, natif de Tunis, est réputé proche de Saïd Bouteflika, frère et influent conseiller du président algérien. Il a entamé son magistère à la tête de la première force politique en multipliant les initiatives en faveur d’un prolongement du bail d’Abdelaziz Bouteflika à El-Mouradia. Ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement) entre 2004 et 2008, il a mis le parti et sa redoutable machine électorale (la seule formation politique présente dans les 1 640 communes du pays) au service de son mentor, dont il a présidé les comités de soutien lors des présidentielles de 1999 et 2004. Contesté par une partie de la base, multipliant bourdes politiques et déclarations intempestives, Amar Saïdani consolide sa position en misant sur l’aura et l’incontestable popularité d’un président vieillissant et malade.

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>> Lire aussi : Opération 4e mandat pour Bouteflika

>> Amar Ghoul, leader de Rassemblement Espoir de l’Algérie (TAJ)

Il a troqué l’islamisme soft des Frères musulmans pour un bouteflikisme zélé. Amar Ghoul, 52 ans, a rompu avec le Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas) quand celui-ci a décidé, en mars 2012, de quitter l’Alliance présidentielle. Il crée dans la foulée sa propre formation, le Rassemblement Espoir de l’Algérie (TAJ), qu’il a mis au service exclusif d’Abdelaziz Bouteflika.

Amar Ghoul s’est fait un nom en restant plus de dix ans à la tête du ministère des Travaux publics, au moment où l’Algérie investissait en masse dans les infrastructures. Populaire pour avoir achevé le projet du siècle, l’autoroute est-ouest, il est surnommé Auto-Ghoul. Il fut le premier à plaider pour un quatrième mandat, alors que le chef de l’État était encore en convalescence à Paris.

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>> Abdelmalek Sellal, Premier ministre

Reconduit à la tête du gouvernement après le remaniement du 11 septembre 2013, le Premier ministre défend désormais ouvertement l’idée d’un quatrième mandat. Son style débonnaire faisant mouche, Abdelmalek Sellal, 65 ans, ancien directeur de campagne du candidat Bouteflika pour les présidentielles de 2004 et 2009, s’emploie à sillonner le pays pour convaincre qu’Abdelaziz Bouteflika est toujours apte à servir la nation. Ses ennuis de santé ? Ils ne l’ont pas empêché de diriger les affaires de l’État depuis sa résidence de Sidi Fredj, station balnéaire à l’ouest de la capitale. Il assure le voir tous les jours et être en contact téléphonique permanent avec lui, il le représente à l’étranger et visite le pays profond à sa place. S’il s’est abstenu de présenter devant les élus de la nation la déclaration de politique générale de son gouvernement remanié, il s’est invité à un débat parlementaire à la mi-décembre pour défendre, non pas le bilan de son action à la tête de l’exécutif, mais celui des trois mandats de Bouteflika.

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20px;" />>> Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA

Sa proximité avec le frère et conseiller du président lui a valu le surnom Le Bien Nommé. Patron depuis près de vingt ans de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) – il a succédé à feu Abdelhak Benhamouda en 1994 -, Abdelmadjid Sidi Saïd, 64 ans, est à la tête de l’organisation syndicale la plus puissante du pays avec ses 4 millions d’adhérents et ses fédérations couvrant l’essentiel des secteurs de l’économie. S’il n’a pas officiellement évoqué le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, il ne rate pas une occasion pour rappeler le soutien inconditionnel de l’UGTA au chef de l’État. Dernier fait d’armes : l’annonce d’une prochaine revalorisation salariale touchant l’ensemble de la fonction publique, une mesure exclusivement imputable, a-t-il cru bon de préciser, à Abdelaziz Bouteflika.

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