Session de rattrapage pour la Cemac
Après le refus de Malabo d’appliquer l’accord de libre circulation, les ministres de l’Intérieur des pays de la communauté économique de l’Afrique centrale ont tenu une réunion de crise à Libreville.
Convoquée par le Gabon le 20 novembre à Libreville, la réunion des ministres de l’Intérieur de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a tourné au comité de crise. Pouvait-il en être autrement après le refus quelques jours plus tôt de la Guinée équatoriale d’appliquer l’accord portant sur la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace communautaire ?
En présence de Pierre Moussa, le président de la Commission de la Cemac, les six délégations ont travaillé à huis clos, dans une ambiance parfois tendue, à en croire des indiscrétions. À l’issue de ces conciliabules, on a appris que la libre circulation, qui devait être appliquée le 1er janvier 2014, redevient un… projet. Le prochain sommet de l’organisation fixera une nouvelle date d’entrée en vigueur de la mesure.
Afin de dédramatiser la situation, les ministres ont reconnu une responsabilité partagée dans les retards qui ont conduit Malabo à se rétracter d’un accord qu’il avait pourtant signé en juin.
Afin de dédramatiser la situation, les ministres ont reconnu une responsabilité partagée dans les retards qui ont conduit Malabo à se rétracter d’un accord qu’il avait pourtant signé en juin. "Il incombait aux autorités chargées de l’immigration d’évaluer les progrès dans la mise en oeuvre de la libre circulation des personnes en zone Cemac, a indiqué à J.A. Jean-François Ndongou, le ministre gabonais de l’Intérieur. Mais un certain nombre de conditions n’avaient pas été satisfaites, soit par la Commission, soit par les États. Nous devons donc reconnaître que nous n’avons pas rempli les missions qui nous ont été confiées par les chefs d’État." Un doux euphémisme quand on sait que, sur les seize mesures prévues par l’accord, seules trois ont commencé à être appliquées dans certains pays (dont les passeports biométriques, au Cameroun et au Congo).
Constituer une banque de données commune
Après ce mea culpa, les ministres se sont employés à envoyer des signaux positifs. En décidant, d’abord, de supprimer l’exigence de visa dans la Communauté pour les passeports diplomatiques et pour les fonctionnaires en mission des institutions de la Cemac. Puis en exigeant de chaque État membre un calendrier de mise en oeuvre des mesures prévues par l’accord, notamment la numérisation des fichiers des personnes recherchées ainsi que celle de différents types de documents d’identité et de voyage, en vue de constituer une banque de données commune.
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Par Georges Dougueli, envoyé spécial à Libreville
La Matinale.
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