Documentaire : « Plot for Peace », un Français au secours de Mandela
Un documentaire relate le rôle de « Monsieur Jacques » dans les négociations pour la libération de Madiba et la fin de l’apartheid.
![Jean-Yves Ollivier est le héros d’un documentaire, « Plot for Peace ». © Monica Schipper / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/11/20/020112013134113000000000_184425124.jpg)
Jean-Yves Ollivier est le héros d’un documentaire, « Plot for Peace ». © Monica Schipper / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
À le voir avec son petit embonpoint, sa coupe sage et son costume banal, on pourrait hésiter entre un fonctionnaire de rang moyen ou un représentant de commerce. En fait, le Français Jean-Yves Ollivier, plus connu sous le pseudonyme de "Monsieur Jacques" par les dirigeants du plus haut niveau en Afrique et dans les pays occidentaux qui furent ses interlocuteurs, est un important négociant en matières premières, mais surtout un homme de l’ombre qui a joué un rôle majeur dans le processus qui a conduit à l’avènement d’une nouvelle Afrique du Sud. Le documentaire Plot for Peace, produit par une fondation sud-africaine spécialisée dans la recherche et la diffusion d’archives historiques, l’African Oral History Archive, raconte cette extraordinaire intervention jusque-là méconnue de ce "diplomate parallèle".
Élevé dans une famille de pieds-noirs en Algérie, Ollivier garde après l’exil en métropole un penchant pour le continent africain. Et il comprend, après un temps d’égarement dans sa prime jeunesse qui l’a conduit à entrer à l’âge de 17 ans au service de l’OAS (Organisation de l’armée secrète) comme agent de liaison et à effectuer pour cela quelques mois de prison, que la haine entre différentes communautés n’apporte rien de bon. Au milieu des années 1980, il se met au service d’une cause qui lui tient à coeur : le retour de l’Afrique du Sud dans le cercle des nations fréquentables.
Un vaste échange de prisonniers
Après avoir tenté sans succès d’organiser avec la France de Mitterrand (président) et Chirac (Premier ministre de cohabitation) une réunion de conciliation entre les gouvernants sud-africains et des dirigeants africains, il parvient à obtenir à l’arraché un vaste échange de prisonniers, sous l’égide du président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, avec l’accord des Mozambicains, des Namibiens, des Angolais ainsi que des Cubains et des Américains. Un exploit, de l’avis général, et surtout une étape essentielle sur le chemin de la libération de Mandela. Qui, une fois enfin au pouvoir, décorera le mystérieux Ollivier. Dont on attend avec intérêt les Mémoires, annoncés pour fin 2013-début 2014.
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