RDC : après Lumumba, Mobutu et Tshombe reposeront-ils un jour en paix ?

Si la dent de Patrice Lumumba a enfin été restituée à sa famille avant d’être rapatriée à Kinshasa, les dépouilles d’autres figures de la politique congolaise restent inhumées à l’étranger. Histoire d’un casse-tête politique, familial et mémoriel.

Patrice Émery Lumumba, le 1er septembre 1960, à Stanleyville. © Archives JA

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Publié le 20 juin 2022 Lecture : 7 minutes.

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RD Congo : la course contre-la-montre

À moins de dix-huit mois des élections générales, Félix Tshisekedi aura-t-il le temps et les marges de manœuvre suffisantes pour peaufiner son bilan et convaincre les Congolais ? Majorité, opposition, société civile, tout le monde pense déjà à la présidentielle.

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Difficile de savoir si la voix basse de Roland Lumumba traduit de la fatigue, du soulagement ou simplement une certaine lassitude. En ce début de juin, la seule chose que le fils de Patrice Émery Lumumba peine à masquer, c’est son impatience à l’idée d’en finir avec cette interminable épreuve. « Ça a été difficile d’en arriver jusque-là”, lâche-t-il, évoquant ce deuil dont sa famille a été privée, faute de corps à enterrer.

C’est peu dire que la route a été longue. La construction du mausolée a pris du retard, la famille a hésité, le cabinet présidentiel a tâtonné, l’évènement en lui-même a été à de nombreuses reprises reporté… Mais cette fois-ci, Roland Lumumba veut croire que l’issue est proche et qu’une dent de son père, unique relique du héros de l’indépendance congolaise assassiné le 17 janvier 1961, va enfin revenir au Congo. Et qu’importe si le format initial – une délégation emmenée par le chef de l’État en Belgique – a finalement été abandonné : « Le principal pour nous, c’est de pouvoir l’enterrer avec les honneurs qui lui sont dus ».

Rien n’aurait été possible sans le combat mené en Belgique par l’épouse de Lumumba, Pauline, décédée en 2014, et par ses enfants. Mais ce rapatriement, qui a finalement lieu ce lundi 20 juin, ouvrira-t-il la voie à d’autres retours ? Les cas de Mobutu Sese Seko, qui repose au Maroc depuis qu’il s’est éteint le 7 septembre 1997, ou de l’ex-Premier ministre et président de l’éphémère État du Katanga, Moïse Tshombe, mort en 1969 à Alger et enterré au cimetière d’Etterbeek, en Belgique, n’ont jamais été résolus. Fardeau pour leurs héritiers, enjeu politique pour les différents présidents qui se sont depuis succédé au pouvoir, le retour des dépouilles de ces personnalités-clés de l’aube des indépendances est un véritable casse-tête.

Alliance Kabila Mobutu

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