Salaheddine Mezouar : « Attaquer le terrorisme à la racine »

Le nouveau ministre des Affaires étrangères du Maroc, Salaheddine Mezouar, a hérité de dossiers sensibles. En particulier celui du terrorisme et de la sécurité au Sahel. Interview.

Salaheddine Mezouar (à dr.) et son homologue libyen, Mohamed Abdelaziz à Rabat, le 14 novembre. © Joan Tilouine

Salaheddine Mezouar (à dr.) et son homologue libyen, Mohamed Abdelaziz à Rabat, le 14 novembre. © Joan Tilouine

Publié le 21 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Il a été nommé, le 10 octobre, ministre des Affaires étrangères du Maroc. Sur le bureau de Salaheddine Mezouar, 60 ans, patron du Rassemblement national des indépendants, des dossiers sensibles, comme le risque terroriste au Sahel et les tensions avec l’Algérie, avivées par les récentes déclarations d’Abdelaziz Bouteflika sur la question des droits de l’homme au Sahara. J.A. l’a rencontré à l’issue de la réunion sur la sécurisation des frontières au Sahel, qui s’est tenue à Rabat le 14 novembre.

JEUNE AFRIQUE : Votre arrivée à la tête de la diplomatie chérifienne a été controversée. Que répondez-vous à ces critiques ?

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SALAHEDDINE MEZOUAR : Ministre pendant près de dix ans [de l’Industrie, de l’Économie et des Finances], je suis rompu aux arcanes gouvernementaux. Notre politique étrangère a une orientation très claire, ce qui facilite ma tâche. Naturellement, chaque ministre apporte sa touche personnelle. Je souhaite pour ma part mettre l’accent sur la diplomatie économique.

Quel rôle le Maroc veut-il jouer dans la sécurisation du Sahel ?

Le roi est impliqué personnellement. Sa visite au Mali l’a démontré. Le travail que nous faisons avec nos frères libyens, en mettant à leur disposition nos moyens, notre expertise et nos connaissances, prouve notre engagement. Le Maroc joue un rôle éminent dans la région, et plus largement en Afrique, où il participe aux missions de maintien de la paix en Centrafrique et en RD Congo. Nous agissons sur trois fronts. D’abord dans le cadre d’actions de sécurisation et de formation des personnels dans les pays du Sahel. Ensuite en matière de sécurité culturelle et cultuelle. Enfin en faveur du développement. On sait combien les actions visant à améliorer le quotidien des populations sont cruciales : elles privent le terrorisme du terreau sur lequel il prospère.

Fin octobre, le président Bouteflika a dénoncé dans des termes très vifs les "violations massives et systématiques" des droits de l’homme dans "les territoires occupés" du Sahara. Ces propos vous ont-ils surpris ?

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C’est devenu une habitude… Mais ces accusations ne peuvent être étayées. Les droits de l’homme sont les mêmes dans le nord et dans le sud du pays. Le Maroc est un État de droit et se comporte comme tel. Il avance et engage des réformes, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie. La situation des Sahraouis à Tindouf est une tragédie. Que fait l’Algérie pour y remédier ? Tant que ce pays n’assumera pas ses responsabilités, le problème perdurera.

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Propos recueillis à Rabat par Joan Tilouine

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