Affaire des moines de Tibhirine : le juge Trévidic bientôt à Alger

Chargé du dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine, en mai 1996, le juge d’instruction français Marc Trévidic se rendra pour deux jours à Alger lors de la dernière semaine de novembre. Enjeu de cette première réunion cruciale avec ses interlocuteurs algériens : l’étude de sa demande d’exhumation des têtes des sept religieux et d’audition de différents protagonistes de l’affaire.

Les moines avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. © AFP

Les moines avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. © AFP

Publié le 21 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

L’enquête sur l’assassinat, en mai 1996, des moines de Tibhirine pourrait être relancée. Marc Trévidic, juge d’instruction au pôle antiterroriste du parquet de Paris, ira deux jours à Alger, lors de la dernière semaine de novembre, pour assister à une réunion avec son homologue algérien chargé du dossier. Cette première prise de contact – longtemps attendue côté français et décisive pour la suite de cette affaire sensible – sera consacrée à l’étude de la commission rogatoire internationale délivrée aux autorités algériennes par le juge Trévidic en décembre 2011.

Dans ce document, le magistrat français demandait l’exhumation des têtes des sept moines pour procéder à des analyses médicolégales et l’audition d’une vingtaine de personnes, pour la plupart d’ex-membres du Groupe islamique armé (GIA). Un des buts de l’autopsie des têtes des sept moines, retrouvées le 30 mai 1996 sur une route près du monastère de Tibhirine, sera de déterminer si leur décapitation a eu lieu ante ou post-mortem. Une demande de prélèvement génétique a également été transmise, notamment pour vérifier s’il s’agit bien des cranes des sept trappistes.

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>> Lire aussi : Les familles des moines de Tibéhirine dénoncent l’inaction d’Alger

L’enquête sur l’assassinat des moines avait été évoquée par François Hollande et Abdelaziz Bouteflika lors de la visite du président français en Algérie, en décembre 2012. Le 30 octobre dernier, à l’Élysée, le chef de l’État avait annoncé aux familles des victimes qu’il avait eu l’accord des autorités algériennes pour que le juge Trévidic puisse se rendre sur place.

Pour cette première visite en Algérie, Marc Trévidic restera à Alger et ne se rendra pas à Tibhirine. Les responsables algériens n’ont pas encore officiellement accepté – ni catéforiquement refusé – les requêtes du magistrat. L’objectif de la réunion préparatoire de la semaine prochaine sera donc de déterminer quelles demandes pourront être satisfaites, dans quelles conditions, et quand le juge Trévidic et son équipe pourraient se rendre au monastère. D’après une source proche du dossier, si la rencontre "se passe bien", les "opérations pourraient commencer rapidement, au début de l’année 2014".

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Benjamin Roger 

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