RDC-Rwanda : « Kigali sert de bouc émissaire », selon Vincent Biruta
Alors que la tension ne cesse de monter entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir les rebelles du M23, le chef de la diplomatie rwandaise revient pour Jeune Afrique sur la crise actuelle.
Félix Tshisekedi durcit encore le ton. Dans la foulée du Conseil de défense du 14 juin, le président congolais a demandé le retrait des troupes rwandaises, accusées depuis plusieurs semaines de soutenir le M23, rébellion active dans l’Est. Il a aussi exigé la suspension des accords qui lient son pays à celui de Paul Kagame.
Ces déclarations font suite à la prise de Bunagana, carrefour commercial stratégique à la frontière avec l’Ouganda, le 13 juin. Mais, campé sur ses positions, le Rwanda rejette ces allégations et accuse en retour la RDC de s’appuyer sur les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Jusqu’où ira cette crise entre deux voisins qui s’étaient pourtant rapprochés depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, début 2019 ? Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, répond aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : La RDC a multiplié les accusations visant le Rwanda et promet de défendre « chaque centimètre de son territoire » face à ce qu’elle qualifie « d’invasion ». Le Rwanda se considère-t-il en guerre contre la RDC ?
Vincent Biruta : Le Rwanda n’a pas attaqué la RDC, donc nous ne pouvons pas être en guerre avec ce pays. En revanche, notre territoire a été bombardé à trois reprises par l’armée congolaise et nous n’avons pas répondu à ces attaques, alors que nous étions en droit de répliquer. Nous l’avons fait savoir aux mécanismes régionaux et nous l’avons dit à plusieurs reprises aux dirigeants de la RDC.
Le conflit actuel est intra-congolais
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