Sénégal : l’opposant Ousmane Sonko lance un « ultimatum » à Macky Sall

Le principal opposant sénégalais a sommé le président de libérer les personnalités arrêtées au cours de la journée de heurts du 17 juin, qui a fait trois morts selon de nouvelles informations.

Le leader de l’opposition Ousmane Sonko parle avec des policiers devant chez lui, le 17 juin 2022 à Dakar. © afp.com – Seyllou

Publié le 19 juin 2022 Lecture : 1 minute.

La capitale Dakar et la Casamance ont été, ce vendredi 17 juin, le théâtre d’affrontements quand des jeunes ont défié l’interdiction de se rassembler pour protester contre l’invalidation d’une liste nationale de candidats de l’opposition aux législatives du 31 juillet.

Les médias et l’opposition ont rapporté un troisième décès, un conducteur de taxi atteint par balle à Ziguinchor, en Casamance, alors qu’il ne prenait pas part aux heurts selon eux. Trois figures de l’opposition, Déthié Fall, Ahmet Aidara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées. Ousmane Sonko quant à lui, ainsi que le maire de Dakar, Barthélémy Dias, autre ardent pourfendeur du président Sall, ont été bloqués chez eux par les forces de sécurité.

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« Monsieur Macky Sall, nous vous donnons un ultimatum [intimant de] libérer tous les otages politiques qui sont entre vos mains ; au-delà, nous viendrons chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter », a dit M. Sonko dans un message publié sur sa page Facebook dans la nuit de vendredi à samedi.

« Président assassin »

Ousmane Sonko a accusé Macky Sall d’être « un président assassin : après avoir assassiné 14 personnes lors des évènements de février-mars 2021, le voilà qui ajoute trois autres victimes à son répertoire en juin 2022 », a-t-il dit, faisant référence aux émeutes qui ont secoué le Sénégal l’an dernier.

Il a une nouvelle fois dénoncé « l’obsession » qu’il prête au président de briguer un troisième mandat en 2024. Macky Sall entretient le flou sur ce sujet. Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, est lui-même candidat à celle de 2024. Il a de nouveau martelé un discours souverainiste et africaniste et accusé le président d’être à la solde d’intérêts personnels et étrangers.

Il a demandé que la France, ancienne puissance coloniale avec laquelle le Sénégal conserve des relations fortes, reste « en dehors de [leurs] affaires ». Les différentes autorités sont restées jusqu’alors silencieuses sur les évènements.

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(Avec AFP)

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