Simandou : Mamadi Doumbouya accentue la pression sur Rio Tinto et WCS

Après avoir imposé à la compagnie minière anglo-australienne et au consortium un partage plus équitable des ressources, le chef de la junte guinéenne leur a donné deux semaines pour créer la co-entreprise chargée de l’exploitation du gisement de fer.

Le gisement de fer du Simandou, ici en 2014, est l’un des plus importants au monde. © Rio Tinto

Publié le 20 juin 2022 Lecture : 2 minutes.

Le bras de fer entre Mamadi Doumbouya et les compagnies minières étrangères continue. Après leur avoir ordonné au début d’avril de construire des raffineries de bauxite pour un partage équitable des revenus issus de l’exploitation du pays, le chef de la junte au pouvoir en Guinée, Mamadi Doumbouya a « imposé » un délai de 14 jours à l’anglo-australien Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou pour la création de la co-entreprise chargée de l’exploitation de l’immense gisement de fer du Simandou, lors d’une allocution à la télévision publique guinéenne RTG en fin de semaine dernière.

Un accord tripartite a été signé il y a trois mois pour une durée de 35 ans entre l’État guinéen et les deux entreprises minières en vue de l’exploitation du site localisé au sud-est du pays, et qui représente l’un des plus vastes gisements de fer au monde. Cet accord prévoit la construction d’un chemin de fer d’environ 670 km pour relier le corridor minier à un port minéralier sur la côte guinéenne au sud de Conakry. Ils doivent être terminés en décembre 2024. Et la première production commerciale devrait voir le jour au plus tard le 31 mars 2025.

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« Nous constatons un décalage entre votre vision de la mise en œuvre des termes de l’accord-cadre, et nos attentes. Cette situation est non seulement regrettable, mais aussi inacceptable pour l’État guinéen », a déploré Mamadi Doumbouya. « Pour avancer efficacement, j’attends la création de la co-entreprise dans un délai de quatorze jours », a-t-il déclaré aux dirigeants des deux géants miniers, réunis le 17 juin à Conakry.

Manque d’infrastructures

Depuis des années, l’exploitation du Simandou est entravée par les litiges sur les droits miniers, les soupçons de corruption et l’ampleur des investissements à réaliser dans une région enclavée et un pays cruellement dépourvu d’infrastructures. L’ensemble du projet représente plusieurs milliers d’emplois directs. Les membres du gouvernement ont été reçus le 18 juin par le chef de la junte et ont livré un premier compte rendu de leur tournée d’un mois à l’intérieur du pays, a rapporté la RTG.

« Le constat est douloureux, il faut le dire. Nous avions une compréhension de ce que nous croyions être la Guinée, mais le constat est encore plus violent », a déclaré le Premier ministre Mohamed Béavogui. « Nous avons vu une Guinée à l’intérieur où il y avait, dans une grande partie, l’absence de l’État. Il y avait l’absence de gouvernance, il y avait l’absence des commis de l’État… Les hommes manquent, les moyens manquent, les systèmes manquent », a-t-il poursuivi, déplorant également des infrastructures très défaillantes, voire inexistantes.

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Le Premier ministre guinéen a promis un rapport « dans les jours qui viennent » avec des propositions « concrètes ». Le colonel Doumbouya s’est fait investir président à la suite d’un coup d’État militaire en septembre 2021. Il s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

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