Christophe Lutundula : « Le Rwanda veut une RDC faible et corvéable à merci »
Peu importent les dénégations de Kigali. Les autorités congolaises sont convaincues que leur voisin soutient le M23, rébellion de nouveau active dans l’Est. Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères, s’en explique pour Jeune Afrique.
Réunis à Nairobi, au Kenya, les dirigeants des pays membres de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) ont convenu du déploiement d’une force régionale dans l’Est de la RDC pour tenter de faire cesser les violences. Le Rwanda n’y participera pas : Kinshasa demeure convaincu qu’il est derrière la résurgence des attaques de la rébellion du M23.
Quel serait son intérêt ? De quelles preuves la RDC dispose-t-elle ? Et quel rôle joue l’Ouganda dans cette région aux équilibres historiquement fragiles ? Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Un incident inquiétant s’est produit, vendredi 17 juin, dans l’Est : un soldat congolais a été tué alors qu’il se trouvait en territoire rwandais. Que s’est-il passé ?
Christophe Lutundula : Selon les informations qui nous sont parvenues, un militaire congolais a ouvert le feu et blessé un soldat rwandais. Les Rwandais ont réagi et le militaire congolais a été tué. Ce déroulé des faits m’a été confirmé, par téléphone, par mon homologue rwandais [Vincent Biruta].
Les autorités congolaises se disent convaincues que l’armée rwandaise est présente sur leur territoire, aux côtés du M23. De quelles preuves disposez-vous ?
En 2013 déjà, la présence de l’armée rwandaise en RDC avait été établie par des rapports du groupe d’experts des Nations unies et du Comité de sanctions. C’est pour cela que les États-Unis et l’Union européenne avaient suspendu leur coopération militaire avec le Rwanda. Les dirigeants du CNDP [Congrès national pour la défense du peuple], comme ceux du M23 ont toujours résidé sur le sol rwandais, il ne faut pas l’oublier. Ces groupes-là, lorsqu’on retrace leurs itinéraires, leurs mouvements, viennent toujours du Rwanda. Comment peut-on encore le nier ?
Est-ce suffisant pour établir la responsabilité du Rwanda aujourd’hui ?
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