Pourquoi l’Arabie saoudite est en colère contre Obama

Ulcéré par la politique étrangère d’Obama, Riyad refuse de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU.

Le roi Abdallah ne considère plus les américains comme fiables. © SPA / AFP

Le roi Abdallah ne considère plus les américains comme fiables. © SPA / AFP

Publié le 29 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

L e 17 octobre, Abdallah al-Mouallimi affichait un large sourire. L’ambassadeur saoudien à l’ONU fêtait l’élection de son pays au Conseil de sécurité. Une joie de courte durée, puisque Riyad a décliné cet honneur le lendemain. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères détaille les griefs saoudiens : la politique du "deux poids, deux mesures" à l’égard de la Palestine et surtout l’ouverture diplomatique de Washington vers Téhéran. Cette volte-face – jusqu’au bout, Riyad aura fait campagne pour obtenir le siège – n’est qu’une demi-surprise.

Le 7 octobre, le prince Saoud Ibn Fayçal avait annulé, à la dernière minute, son allocution prévue devant l’Assemblée générale de l’ONU. Autre poids lourd de la diplomatie saoudienne, le prince Bandar Ibn Sultan a expliqué les raisons de la colère de Riyad devant des diplomates européens : "C’est un message pour les États-Unis, pas pour l’ONU."

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"Déception"

Depuis 2011, Obama a demandé et obtenu le départ du président égyptien Hosni Moubarak, applaudi l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans, honnis par Riyad, renoncé à des frappes militaires contre la Syrie, concluant avec elle un accord sur les armes chimiques, et repris contact avec Téhéran. Résultat : le roi Abdallah pense que les Américains ne sont plus fiables. Et depuis le départ du conseiller à la sécurité Tom Donilon, Washington peine à renouer le contact.

En attendant, le secrétaire d’État John Kerry, qui s’est récemment vu refuser un entretien avec Bandar Ibn Sultan (lequel lui a seulement proposé une rencontre à l’aéroport, entre deux vols), essaie de rassurer. Invité à déjeuner, le 21 octobre, à la résidence parisienne de son homologue Saoud Ibn Fayçal, il a reconnu la "déception" des Saoudiens. Un euphémisme certainement, mais en diplomatie, c’est déjà beaucoup.

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