Nucléaire iranien : à Genève, une équipe de choc pour Rohani

À Genève, le président iranien Hassan Rohani peut compter sur des hommes d’expérience, tous anglophones et fins connaisseurs de l’Occident.

Mohammad Javad Zarif est chargé de la réconciliation avec les États-Unis. © Craig Ruttle/AP/Sipa

Mohammad Javad Zarif est chargé de la réconciliation avec les États-Unis. © Craig Ruttle/AP/Sipa

Publié le 12 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le ministre iranien des Affaires étrangères et négociateur en chef du dossier nucléaire est entré en diplomatie comme on entre dans les ordres. À 19 ans, Mohammad Javad Zarif était propulsé à la tête du consulat d’Iran à San Francisco. "Il n’a jamais cessé d’être diplomate depuis ce temps-là", confie-t-on dans son entourage. C’est aux États-Unis qu’il a exercé la plupart de ses fonctions pour finir ambassadeur auprès de l’ONU. Proche d’Ali Akbar Velayati, conseiller du Guide pour les affaires internationales, il a ses entrées au sein de l’administration américaine. Nouvel adepte des réseaux sociaux, il est le plus "occidentalisé", voire le plus "américanisé" du sérail iranien. Il avait d’ailleurs discrètement coopéré avec Washington dans le cadre de la lutte contre Al-Qaïda. C’est lui qui doit mettre en musique la réconciliation avec les États-Unis. Une partition délicate que Zarif, 53 ans aujourd’hui, exécute sans fausse note pour le moment, quitte parfois, selon le Guide, à en faire trop. À Genève, il a ouvert les négociations, avant de passer le relais au vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

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Diplomate anglophone de 51 ans, diplômé de l’université du Kent, en Grande-Bretagne, ce dernier a brièvement occupé la même fonction sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, après avoir été ambassadeur en Estonie, en Finlande et au Japon. Un brin plus austère que Zarif, il a fait forte impression à Genève, où cet inconnu des négociateurs occidentaux a habilement mené les discussions. À ses côtés, le vice-ministre chargé des Affaires européennes et américaines, Majid Takht Ravanchi, qui est en terrain connu puisqu’il a été ambassadeur à Genève de 2002 à 2009. Diplomate polyglotte de 55 ans, ce diplômé en génie civil de l’université du Kansas et titulaire d’une maîtrise à l’université Fordham, à New York, a débuté sa carrière au ministère des Affaires étrangères, avant de rejoindre la mission iranienne auprès de l’ONU. Enfin, Ali Akbar Salehi, 64 ans, diplômé du prestigieux MIT et chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, est venu accompagné de trois collaborateurs.

Pour le volet économique, c’est le conseiller de Hassan Rohani, devenu secrétaire général de la présidence, qui est à l’oeuvre. Mohammad Nahavandian, 59 ans, détenteur de la carte verte depuis 1990, présidait depuis trois ans la Chambre iranienne de commerce, d’industrie et des mines. Quant à l’ex-négociateur nucléaire Hossein Mousavian, il s’emploie, depuis le campus de l’université de Princeton, où il mène des recherches, à faire entendre et accepter la position de Téhéran auprès des think tanks américains et de la presse. Bien que sans fonction officielle, ce proche de Rohani, particulièrement consulté, joue un rôle actif depuis la côte est des États-Unis.

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