Maroc : la très originale Rolls-Royce Camargue du roi Hassan II a enfin trouvé preneur
Un acompte a été versé par un mystérieux acheteur pour acquérir cette voiture unique, entièrement « customisée » à la demande du défunt monarque pour l’adapter à l’une de ses activités favorites : la fauconnerie.
Mise en vente sur le site Autoscout il y a quelques jours au prix de 248 000 euros, après une première tentative en 2016, la Rolls-Royce Camargue ayant appartenu au roi Hassan II et détenue par le collectionneur et designer automobile allemand Michael Fröhlich, développeur notamment de la PG Elektrus (petite voiture sportive électrique, concurrente directe de la Tesla Roadster), aurait enfin trouvé preneur.
Contacté par Jeune Afrique, Michael Fröhlich confirme : « Elle n’est plus à vendre : un acquéreur a d’ores et déjà versé un acompte (10 000 euros), pour la réserver en attendant que la transaction soit conclue. »
En revanche, il refuse de révéler le moindre indice sur l’identité de ce mystérieux acheteur, ni à s’étendre sur l’histoire de cette pièce unique, entièrement « customisée » à la demande du défunt monarque.
Une Rolls de chasse
Cette Rolls-Royce Camargue de 1977 a été adaptée par le célèbre carrossier et designer automobile italien Franco Sbarro dans ses ateliers suisses à une activité bien particulière à laquelle s’adonnait le roi Hassan II : la chasse au faucon (ou fauconnerie).
En plus de remodeler considérablement la carrosserie et le châssis du modèle original en supprimant totalement les portières, Sbarro scie le toit de cet imposant coupé bleu métallique, qu’il remplace par une capote noire rétractable. Il dote également cette voiture mythique, produite en seulement 531 exemplaires par le constructeur britannique, d’un pare-brise pliable (comme sur les vieux Land Rover Defender), d’énormes pneus dignes d’un gros 4×4, qui n’ont rien à envier à un Nissan Patrol, et d’un habitacle d’allure assez étonnante, façon Mini Moke (petit pick-up tout-terrain basé sur le modèle de l’Austin Mini).
En revanche, bien que les sorties d’échappement latérales laissent penser que des modifications ont également été apportées sous le capot, la puissance du véhicule est de 209 ch (156 kW/212 ch), ce qui est assez proche de ce que le moteur original Rolls-Royce Camargue de 6,75 litres était censé fournir.
L’intérieur, en cuir orangé, avec passepoil bleu et ceintures de sécurité couleur azur, a par ailleurs été personnalisé, puisque sur le tableau de bord en bois de ronce teinté bleu, certains des logos ont été remplacés par le sceau de la maison royale marocaine.
« Si l’allure de l’ensemble a de quoi surprendre les grands amateurs de Rolls classiques, qui au demeurant sont généralement assez critiques de la Camargue à laquelle ils trouvent des airs de grosses cylindrées américaines de type Buick ou Cadillac, il n’en demeure pas moins que cette pièce est un bijou, un rêve de collectionneur », commente un journaliste automobile marocain, qui souligne que « le fait qu’elle ait appartenu à Hassan II la nimbe de mystère, voire d’une sorte d’aura sacrée ».
Reste à savoir par quel biais ce véhicule a atterri en Allemagne chez Michael Fröhlich. Car si, selon plusieurs sources concordantes, Mohammed VI aurait essayé de céder au début de son règne certaines des nombreuses voitures que compte le garage royal – pas moins de 500 véhicules de collection, dont certains ont appartenu à son père Hassan II et à son grand-père Mohammed V, qui avaient l’amour des belles voitures en partage –, il se serait rapidement ravisé. Depuis, des équipes ad hoc, mobilisant une centaine de personnes, se chargent de leur entretien chaque jour dans le parking situé Route des Zaërs, à Rabat.
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