« Oui, une Côte d’Ivoire fraternelle est possible », déclare Simon Doho. Ce 7 juin 2022, alors que les députés sont réunis pour élire un nouveau président de l’Assemblée nationale pour succéder à Amadou Soumahoro, décédé un mois plus tôt, le président du groupe parlementaire du PDCI-RDA prend la parole.

Choix contesté

Il en profite pour faire passer un message : l’opposition a décidé de soutenir le candidat de la majorité présidentielle au perchoir. Mais en échange, elle veut faire valoir certains des points abordés lors du dialogue politique, notamment sur les réformes institutionnelles et la réconciliation nationale.

En coulisses, cela fait déjà plusieurs semaines que l’élu du PDCI a été missionné par Henri Konan Bédié pour mener des discussions avec les autres partis à ce sujet. N’étant pas en supériorité numérique, il savait qu’il n’avait aucune chance de faire élire un homme de son camp à la tête de l’Assemblée. Mais n’y avait-il pas un coup politique à jouer ?

C’est ainsi qu’après des échanges avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo et l’UDPCI d’Albert Toikeusse Mabri, un consensus s’est dégagé au sein de l’opposition. Le discours que Simon Doho prononce ce jour-là, ses alliés de l’opposition en connaissent la teneur. Tout comme Adama Bictogo, le cadre de la majorité présidentielle désigné candidat du RHDP le 29 mai.

« Une nouvelle dynamique est en train de se mettre en place entre les acteurs politiques. Nous allons pousser pour faire avancer les choses », se réjouit-il quelques jours plus tard, attablé au Comptoir, un restaurant chic à l’Ivoire Trade Center, en face de l’Hôtel Ivoire.

Le soutien de l’opposition à Bictogo a pourtant provoqué un tollé au sein des militants. Simon Doho comme Hubert Oulaye, directeur exécutif du PPA-CI, ont dû expliquer leur décision dès le lendemain dans les journaux proches de leurs partis. Qu’importe, Simon Doho en est convaincu, sa voie est la bonne.

Atypique