Rhinocéros : puces pour mastodontes, le Kenya innove contre le braconnage
Comment protéger les rhinocéros de braconniers de plus en plus audacieux ? Les autorités kényanes ont trouvé la parade : placer un dispositif électronique dans leurs cornes.
![Une équipe du Kenya Wildlife Service aux petits soins pour un rhinocéros. © Carl de Souza/afp](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/10/28/025102013172457000000JA2755p025.jpg)
Une équipe du Kenya Wildlife Service aux petits soins pour un rhinocéros. © Carl de Souza/afp
De la technologie de pointe au bout de la corne ! Les méthodes se modernisent pour lutter contre le braconnage de rhinocéros. Les autorités sud-africaines avaient opté pour une performance quasi artistique en teignant les cornes des pachydermes en rose avec un produit chimique toxique pour les humains. Aujourd’hui, le Kenya innove en utilisant des puces électroniques.
Alors que la flambée des prix de la corne (entre 20 000 et 60 000 dollars le kilo) rend les braconniers toujours plus audacieux et inventifs – un rhinocéros blanc a même été tué, en août, dans le Parc national de Nairobi, l’un des plus protégés au monde -, le Kenya Wildlife Service organise une riposte à l’avenant. "Comme les braconniers recourent à des techniques de plus en plus sophistiquées, il est vital que nous fassions de même pour lutter contre le massacre de la faune", estiment les responsables de cet organisme public.
Soutenu à hauteur de 15 300 dollars par le World Wildlife Fund (WWF), le Kenya va donc implanter des puces électroniques dans les cornes de 1 000 rhinocéros, ainsi que dans d’autres parties de leur corps. Opération longue et difficile, qui nécessite de repérer les mammifères, de les endormir, de les équiper de puces quasi indétectables par les braconniers avant de les relâcher, non sans avoir prélevé leur ADN. L’idée ? Obtenir une traçabilité totale pour chaque animal et chaque corne !
>> Lire aussi : Le braconnage "moderne" décime les rhinocéros en Afrique du sud
Des drones pour surveiller les braconniers
Cette année, plus de 740 rhinocéros ont été tués en Afrique, dont au moins 660 en Afrique du Sud. Si les autorités disposent désormais de drones pour les surveiller, les braconniers n’hésitent pas à faire usage d’hélicoptères, à s’équiper de lunettes de vision nocturne et à tirer avec des fusils munis de silencieux.
Tandis que le WWF d’Afrique du Sud sollicite le soutien de personnalités influentes (qui doivent tweeter "I am for rhinos") et que la Private Rhino Owners Association tente de faire de chaque Sud-Africain "un ambassadeur des rhinocéros", 219 braconniers ont été arrêtés depuis le début de 2013 dans le pays. Tout cela pour quelques kilos de kératine – dont chacun sait qu’elle n’a aucune propriété médicinale ou aphrodisiaque.
>> Lire aussi Unesco : "Unissons-nous contre le braconnage en Afrique"
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