RDC : Matata Ponyo, la confiance du chef

Fin octobre, le Premier ministre congolais semblait en passe d’être reconduit. Au grand dam de ceux qui briguaient le poste…

Matata Ponyo a pris la tête du gouvernement en mai 2012. © Baudouin Mouanda pour JA.

Matata Ponyo a pris la tête du gouvernement en mai 2012. © Baudouin Mouanda pour JA.

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Publié le 31 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

Joseph Kabila fait durer le suspense. Devant les deux chambres du Parlement, le 23 octobre, le président congolais s’est refusé à dévoiler le nom de celui qui dirigera le "gouvernement de cohésion nationale" qui sera "bientôt mis en place". Et il ne l’avait toujours pas fait au moment où nous écrivions ces lignes. Mais à en croire certaines indiscrétions, Augustin Matata Ponyo, 49 ans, devrait être reconduit.

"Il bénéficie toujours de la confiance du chef de l’État", souligne un membre du corps diplomatique, à Kinshasa. Ce qui est loin de faire l’affaire des caciques des partis d’opposition comme de ceux de la majorité. Plusieurs d’entre eux misaient sur Kengo wa Dongo, l’actuel président du Sénat. Un lobby s’était même constitué afin qu’il soit désigné pour former le prochain gouvernement, même s’il n’était pas le seul à lorgner le poste. Seulement voilà, ce dernier "ne se négocie pas", aurait confié Kabila à l’un de ses proches.

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Un bilan positif

Si Matata n’est guère soutenu par les dignitaires de son camp, son bilan, lui, plaide en sa faveur. Depuis son entrée en fonction, en mai 2012, le circuit des dépenses publiques s’est "matatisé" – néologisme kinois signifiant que des garde-fous encadrent désormais l’usage des deniers publics. "Adieu les habitudes de certains politiciens et mandataires véreux qui se faisaient payer indûment par le Trésor public", lâche une source gouvernementale. Conséquence : le pays a accumulé près de 1,7 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) de réserves de change, contre moins de 250 millions en 2008. Et il jouit d’une stabilité macroéconomique rarement vue depuis 1960.

Reste à réduire substantiellement la pauvreté. "On parle de la croissance depuis longtemps, mais la population n’en ressent pas les effets", dénonce Delly Sesanga, député d’opposition. Le prochain gouvernement devra donc s’y atteler. Enfin, dernier point positif, qui n’est peut-être pas du ressort direct du Premier ministre : les récents succès de l’armée congolaise face au M23 dans le nord du Kivu.

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