Gagan Gupta (Arise) : « Le moment est venu d’accélérer l’industrialisation de l’Afrique »
Le patron d’Arise, qui veut multiplier les zones économiques spéciales sur le continent, en fait la clé de l’essor d’une industrie locale.
Il n’a pas encore 50 ans mais fait déjà partie des personnes que l’on ne présente plus sur le continent. Visage juvénile et voix posée, Gagan Gupta, le patron d’Arise, a su s’imposer comme le chantre de l’industrialisation de l’Afrique. Arrivé à 33 ans au Gabon pour diriger la filiale locale du groupe Olam, l’entrepreneur natif du Rajasthan a rapidement fait ses preuves, gagnant du galon au sein du géant du négoce de matières premières contrôlé par le fonds souverain singapourien Temasek.
En 2010, toujours au Gabon, il est l’artisan du lancement de la zone économique spéciale (ZES) de Nkok, un parc industriel de plus de 1 000 hectares en périphérie de Libreville comprenant notamment une unité spécialisée dans la transformation du bois. Ce concept de zone industrielle et logistique doit permettre de relever le défi de la création locale de valeur ajoutée et d’emplois.
Pour le porter, Gagan Gupta a créé Arise, un groupe composé de trois entités : Arise IIP, qui développe effectivement les plateformes dans le cadre de partenariats public-privé ; Arise IS, spécialisé dans les infrastructures et comptant dans son portefeuille les aéroports de Libreville et de Nouakchott ; Arise Ports & Logistics, opérateur portuaire dont la gestion a été confiée au Britannique Andrew Dawes. Si Olam figurait parmi les deux actionnaires de référence d’Arise avec Africa Finance Corporation (AFC), il s’en est retiré en février 2021, passant la main à ATIF (Africa Transformation and Industrialization Fund), un fonds d’investissement installé à Abou Dhabi et créé par des membres du management d’Arise, dont Gagan Gupta.
Ce changement n’a pas freiné les ardeurs d’Arise, qui multiplie ces derniers temps les annonces de lancement de ZES malgré les interrogations que ce type de plateformes suscitent. Pour son concepteur, rencontré mi-juin en marge de l’Africa CEO Forum (organisé par Jeune Afrique Media Group), ces zones constituent une solution efficace pour mettre fin à la dépendance aux importations et pour développer un tissu industriel africain.
Jeune Afrique : Depuis le lancement de la première ZES d’Arise IIP sur le continent, au Gabon, les annonces de création fleurissent. Quelles sont vos ambitions ?
Gagan Gupta : Nous voulons en effet multiplier ces zones. Nous sommes déjà présents dans quatre pays :Gabon, Bénin, Togo et Côte d’Ivoire. Notre objectif est de doubler ce nombre d’ici à la fin de 2022, en ajoutant quatre pays à cette liste : le Congo, pour lequel l’officialisation est intervenue début juin, la République démocratique du Congo (RDC), le Sénégal et le Rwanda. Dans les deux ou trois prochaines années, nous visons encore quatre à cinq pays supplémentaires, dont le Nigeria et le Ghana.
Pourquoi est-ce le moment d’accélérer ?
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan