Rwanda : entre Francophonie et Commonwealth, retour sur une relation complexe
Alors que se tient à Kigali la réunion des chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth, la Rwandaise Louise Mushikiwabo revient sur les liens compliqués entre l’OIF, qu’elle dirige, et son pendant anglo-saxon.
Cette semaine, à Kigali, une simple photo suffit à décrire l’importance symbolique de l’événement. Alignés, de gauche à droite, la première dame rwandaise, Jeannette Kagame, le prince de Galles, Charles – fils aîné de la reine Élisabeth II et prétendant au trône –, le président rwandais Paul Kagame et la duchesse de Cornouailles, Camilla Parker Bowles, seconde épouse du prince.
On the sidelines of #CHOGM2022, President Kagame and First Lady Jeannette Kagame received Their Royal Highnesses, The Prince of Wales and The Duchess of Cornwall @ClarenceHouse at Urugwiro Village where they discussed existing partnerships and areas of mutual interest. pic.twitter.com/U0AmP3DyNu
— Presidency | Rwanda (@UrugwiroVillage) June 22, 2022
Après deux reports successifs depuis 2020, pour cause de pandémie, cette fois-ci est la bonne. Le sommet du Commonwealth se tient à Kigali depuis le 20 juin, et il culminera le 25 juin avec le sommet des chefs d’État et de gouvernement. Le contexte s’annonçait pourtant défavorable. Car, au cours des derniers jours, le Rwanda s’est retrouvé sous le feu croisé d’une double polémique de nature à entacher l’événement.
D’un côté, l‘accord atypique conclu avec le Royaume-Uni en matière d’hébergement – rémunéré – de migrants refoulés car considérés comme entrés illégalement sur le territoire britannique. De l’autre, le regain de tension dans l’est de la RDC, à la suite de l’offensive dans le Kivu du M23, un mouvement rebelle pourtant en sommeil depuis une dizaine d’années. Au Congo, on voit la main de Kigali derrière cet énième rebondissement du conflit, ancien, qui sévit dans l’est du pays. Déjà, la relation entre Félix Tshisekedi et son homologue Paul Kagame semble en avoir largement pâti, en un temps record, après un réchauffement diplomatique que l’on voulait croire durable.
Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), n’est pas directement concernée par ce tumulte. Mais, après avoir conduit la diplomatie rwandaise entre décembre 2009 et sa nomination à la tête de la Francophonie, en octobre 2018, elle connaît bien ces différents dossiers.
Lorsqu’elle est nommée à la tête du ministère rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération, le 1er décembre 2009, le Rwanda vient d’adhérer au Commonwealth un mois plus tôt. Et l’avant-veille de sa nomination, le Rwanda et la France ont annoncé officiellement la reprise de leurs relations diplomatiques, après trois années de rupture.
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