Poutine : anti-Occidentaux de tous les pays, unissez-vous !

Lors du 14e sommet des Brics, à Pékin, le président russe a appelé l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Inde et la Chine à s’unir contre les agissements de l’Ouest.

 © Damien Glez

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Publié le 25 juin 2022 Lecture : 2 minutes.

Ces derniers jours, les oreilles africaines sont tout à la fois soumises à la stéréo et à la dissonance. Dans un concert de sons de cloche, les ténors d’Europe de l’Est essaient d’affrioler les dirigeants du continent africain. En début de semaine, c’est le chef de l’État ukrainien qui invitait l’Afrique à se méfier du « preneur d’otage » russe. Ce jeudi, c’est le président russe qui appelait à plus de solidarité avec Moscou… En ouverture du 14e sommet des Brics – le groupe constitué du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud – le larron Vladimir Poutine a profité de l’occasion pour glisser à l’oreille de Cyril Ramaphosa un message valable pour tout le continent.

Un quart de la population mondiale

Alors que son pays est soumis à des sanctions économiques sans précédent depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le maître du Kremlin a appelé les puissances émergentes représentées à le suivre dans la dénonciation des actions occidentales qu’il qualifie d’« égoïstes » et d’« irréfléchies » : « Ce n’est qu’en se basant sur une coopération honnête et mutuellement avantageuse que l’on peut chercher des issues à la situation de crise frappant l’économie mondiale. »

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Poutine sait que les Brics représentent 42 % de la population mondiale et un quart du PIB de la planète. Et si l’Afrique du Sud fait davantage figure de puissance régionale que de nation émergente à l’échelle du monde, elle représente un continent dont la fécondité accentue, chaque jour, le poids arithmétique relatif de ses peuples. Lors du premier sommet Russie-Afrique, à Sotchi en 2021, beaucoup d’observateurs évoquaient d’ailleurs un « retour des Russes » sur le continent au riche sous-sol et aux nombreuses voix dans les arcanes des Nations unies.

La lutte contre les crises

C’est certainement en pensant au principal défi actuel de l’Afrique – déjà évoqué récemment à Moscou par le président en exercice de l’Union africaine – que le forum de Pékin a choisi son mot d’ordre : la lutte contre les crises, notamment la crise alimentaire, par la coopération et l’ouverture économique. Et c’est bien la trompette qu’a embouchée le président sud-africain, en insistant sur la « coopération en matière de sécurité alimentaire […] alors que les inquiétudes grandissent à la suite du Covid-19, au conflit en Ukraine et aux effets croissants du changement climatique. »

Certes, Pretoria n’est pas la capitale de l’Afrique. Certes, la météo politique de Ramaphosa n’est pas au beau fixe et sa voix n’est guère audible au niveau continental. Et certes, chaque pays africain fait ses propres calculs diplomatiques, dans cette époque qui suggère – sans l’imposer –, un choix entre « Vlad » et « Volod », entre la Russie et « l’Occident »…

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