Regain de foi dans la finance islamique en Afrique ?

Investissement de plus d’1 milliard d’euros au Cameroun et 370 millions au Sénégal de la Banque islamique de développement (BID), multiplication des activités des établissements participatifs au Maroc… JA dresse un état des lieux et esquisse les perspectives du secteur sur le continent.

Des clients soudanais font la queue pour accéder aux services de la Faisal Islamic Bank, à Khartoum, au Soudan, en juin 2019. © Mohamed Nureldin Abdallah / REUTERS

YARA-RIZK_2024

Publié le 1 juillet 2022 Lecture : 5 minutes.

Désormais adoptées par plus de cinquante pays à travers le Moyen-Orient, l’Afrique, et l’Asie du Sud-Est, la finance islamique intégrée au système financier mondial en tant que solution alternative et universelle, fait de plus en plus parler d’elle. Et pour cause : les actifs régis par les lois économiques de la religion musulmane ne cessent de croître.

De 2012 à 2019, d’après une estimation faite par la Société islamique de financement du développement, ils ont augmenté de 63,25 %. D’ici à 2024, selon la même source, la somme des actifs du système financier inclusif conforme à la charia devrait atteindre les 3 700 milliards de dollars.

Alors que l’Afrique peine à attirer les ressources financières nécessaires à son développement, ce type de financement peut être perçu comme une opportunité pour le continent qui compte 636 millions de musulmans (soit plus de la moitié de la population africaine). Les possibilités de croissance sont d’ailleurs pour l’instant peu exploitées.

D’après un rapport de l’agence de notation Moody’s publié en 2020, « l’Afrique subsaharienne compte environ 16 % de la population musulmane mondiale, mais ses actifs bancaires conformes à la charia ne représentent qu’environ 1 % des actifs bancaires islamiques mondiaux ». D’après Mouhamadou Lamine Mbacké, président de l’Institut africain de finance islamique (AIIF), l’Afrique de l’Ouest ne détient pas plus de 5 % des actifs islamiques dans le monde.

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