RDC : avec qui gouverne Malangu Kabedi Mbuyi, régente du franc congolais ?

Nommée il y a un an gouverneure de la Banque centrale du Congo, l’ancienne économiste du FMI fait face à une succession de crises dans le secteur bancaire, tout en poursuivant la refonte de l’institution monétaire. Le point sur ses appuis et les forces avec lesquelles elle doit composer.

Les collaborateurs de Malangu Kabedi Mbuyi. © Montage JA

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Publié le 10 juillet 2022 Lecture : 9 minutes.

Aux beaux jours, une banque centrale est un monde d’alphas et de bêtas, peuplé de doux dingues plongés dans des équations obscurées de lettres grecques, confrontant les statistiques économiques à leurs modèles ésotériques sur la marche de l’inflation, la résilience aux chocs macroéconomiques. C’est ainsi qu’ils gagnent leur vie calle de Alcalá, au siège madrilène de la Banque d’Espagne. À Kinshasa, en revanche, les équipes de Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC) depuis juillet 2021, évoluent dans un environnement interlope plus proche de la Casa de Papel, le blockbuster de Netflix.

La mission de la nouvelle gouverneure et de ses collègues aurait été de toute façon délicate dans un pays confronté à des insuffisances manifestes de gouvernance dans le secteur bancaire et à l’irréductible dollarisation de l’économie (85% des dépôts sont en dollars US). La tâche avait été rendue encore plus difficile par l’immobilisme du précédent conseil d’administration de la BCC, qui comptait parmi ses membres une figure aussi controversée qu’Albert Yuma Mulumbi, longtemps indéboulonnable patron des patrons congolais. Au passage, plusieurs membres de ce conseil étaient en poste avant que soit née la moitié de la population actuelle du pays…

Mais la fonctionnaire internationale née en 1958 s’imaginait peut-être un atterrissage plus en douceur. La cohorte de nouveaux administrateurs nommée le 5 juillet 2021 a particulièrement agacé le Fonds monétaire international (FMI) – où elle a passé l’essentiel de sa carrière –, qui obtient une semaine plus tard le remplacement de trois d’entre eux : le financier Jean Ilema N’Sele, les conseillers présidentiels Prince Leta Katumba et André Wameso, jugés trop proches de l’exécutif.

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