RDC : à Lubumbashi, les universitaires sortent de l’ordinaire
Ouverte en 2016 dans la capitale du Haut-Katanga, l’Université Nouveaux horizons (UNH) accueille déjà plus de 1 400 étudiants. Adaptés aux besoins locaux, les cursus sont conçus en partenariat avec d’autres établissements et avec des entreprises. Mais tout cela a un prix.
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C’est dans le quartier Gambela, à Lubumbashi (Haut-Katanga), que l’Université Nouveaux horizons (UNH) a ouvert ses portes en 2016. Titulaire d’une licence de droit et d’un doctorat en linguistique, son co-fondateur et recteur, le professeur émérite Alexis Takizala, est issu d’une grande famille originaire de l’ex-Bandundu. Après avoir passé cinq ans en Californie, il rentre en 1974 en RDC – alors Zaïre –, où il est affecté à l’université de Lubumbashi (Unilu). « Ce n’était pas mon choix, mais ma faculté se trouvait dans cette ville. Nous nous y sommes installés et nous y sommes très bien », confie-t-il.
Dans le bureau du recteur, au troisième étage de l’aile la plus haute du bâtiment universitaire, une grande affiche annonce la couleur : « Nous sommes UNH, devenons le sel de la terre, la lumière du monde. » Pourquoi ce nom de « Nouveaux horizons » ? « C’est le résultat d’une longue discussion, commente le recteur. Ce nom renvoie à nos valeurs et fait partie de notre ambition qui est d’ouvrir les horizons. » Sur une longue table, trône une maquette réalisée par la promotion 2019-2020 des étudiants en architecture, un projet d’extension de l’Unilu.
Scolarité coûteuse
L’idée de fonder une université « de qualité », insiste Alexis Takizala, remonte à plusieurs années. « Il y avait un besoin. Les enfants des familles aisées qui terminaient le cycle secondaire allaient faire leurs études supérieures à l’étranger. La demande est venue de parents dont les enfants fréquentaient le complexe scolaire L’Âge-d’Or, dont mon épouse est la promotrice », explique-t-il. Créée en 2014, l’UNH est devenue opérationnelle en 2016. Cette année-là, elle a accueilli 228 élèves ; pour l’année académique 2021-2022, ils sont plus de 1 400, dont 800 étudiantes.
Pourtant, se former dans cette université privée n’est pas donné à tout le monde. Aux 50 dollars d’inscription s’ajoutent 1 800 dollars (1 703 euros) par an pour les frais académiques – « un coût élevé », reconnaît Takizala –, sans compter les frais d’assurance demandés aux étudiants qui effectuent des stages sur le terrain dans le secteur minier. Outre ses revenus liés aux frais d’inscription et de scolarité, elle fait appel à des dons afin d’offrir des bourses à des étudiants dont les moyens financiers sont limités.
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