Rwanda : les tribulations de Tribert Rujugiro

Tribert Rujugiro, homme d’affaire rwandais, a quitté le pays. Ses biens sont depuis gérés par Kigali.

Tribert Rujugiro aurait financé des groupes rebelles en RDC. © DR

Tribert Rujugiro aurait financé des groupes rebelles en RDC. © DR

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 21 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

Entre Kigali et Tribert Rujugiro, la lune de miel est bel et bien terminée. Ce richissime homme d’affaires rwando – sud-africain, qui fut longtemps très proche du pouvoir, a perdu le contrôle, le 1er octobre, de l’Union Trade Center, un centre commercial situé en plein coeur de Kigali, dont il estime la valeur à 15 millions d’euros. Depuis ce jour, la Commission des biens abandonnés perçoit à sa place les loyers des 80 commerçants, au motif qu’il a quitté le pays. "Mais s’il revient, il récupérera son argent, intérêts compris", affirme-t-on au ministère rwandais de la Justice.

Jusqu’en 2008, date de son dernier séjour au Rwanda, Rujugiro était pourtant l’un des hommes les plus influents du pays.

Jusqu’en 2008, date de son dernier séjour au Rwanda, Rujugiro était pourtant l’un des hommes les plus influents du pays. Après avoir fait fortune dans l’industrie du tabac, il était devenu, au début des années 1990, l’un des principaux sponsors du Front patriotique rwandais (FPR), alors en lutte contre le régime de Juvénal Habyarimana. Après l’arrivée au pouvoir de Paul Kagamé, Rujugiro a présidé la commission Économie du parti. "Il était l’un des rares à discuter les décisions du chef de l’État", assure David Himbara, un ancien proche de Kagamé, qui conseille désormais Rujugiro. Mais, vers la fin des années 2000, le vent semble tourner et Tribert n’est plus en grâce, "alors, il a préféré partir", conclut Himbara.

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Le gouvernement, qui a ouvert contre lui une enquête criminelle, soupçonne le businessman de mettre sa fortune au service de groupes rebelles hostiles. En avril 2011, la police avait saisi huit de ses véhicules, affirmant qu’ils étaient destinés à "appuyer des opérations militaires dans l’est de la RD Congo". Des accusations que l’intéressé dément.

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