Israël continue de freiner l’essor du football palestinien
Fort de la médiation de la Fifa, Jibril Rajoub, président de la fédération palestinienne, veut obtenir d’Israël la levée des restrictions à la libre circulation des sportifs de son pays.
Le problème de la libre circulation des athlètes palestiniens en Cisjordanie et à l’étranger est loin d’être résolu, et beaucoup d’eau coulera encore sous les ponts avant qu’il ne devienne plus qu’un mauvais souvenir. Mais depuis que Jibril Rajoub, l’influent président de la Fédération palestinienne de football (PFA) et du Comité olympique local, a décidé de passer à l’offensive lors du congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa), à l’île Maurice, au mois de mai dernier, les avancées sont bien réelles. Il n’est pas interdit d’y voir la volonté israélienne de faire un pas en avant. « La Fifa veut faire appliquer ses règlements, et Sepp Blatter, son président, va jouer le rôle de médiateur entre la fédération israélienne et la fédération palestinienne. Ensuite, il y a des gens en Israël qui comprennent notre demande », explique Rajoub.
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Les réunions des 3 et 23 septembre dernier à Zurich ont permis de faire accepter aux Israéliens le principe d’une négociation tripartite arbitrée par Blatter, alors qu’Avi Luzon, président de la Fédération israélienne de football (IFA), militait pour des discussions bilatérales. Blatter, qui a confirmé, lors du dernier comité exécutif de la Fifa à Zurich (3 et 4 octobre), qu’il présenterait son rapport en 2014, avait clairement manifesté son intention de trouver une solution de sortie de crise lors de sa visite en Palestine puis en Israël en juillet dernier. « À l’île Maurice, j’avais dit que si rien ne bougeait je n’hésiterais pas à demander des sanctions contre Israël à l’occasion du prochain congrès, à São Paulo [Brésil], en juin 2014 », poursuit le dirigeant cisjordanien. Lequel, outre l’octroi de la liberté de déplacement aux athlètes palestiniens et aux équipes étrangères, attend des autorités israéliennes, trop tatillonnes à son goût pour délivrer les autorisations de construction d’infrastructures sportives, qu’elles assouplissent les règles de dédouanement des dons internationaux de matériel et d’équipements. Des officiers de liaison – un pour chacune des deux fédérations et un pour la Fifa – ont été désignés pour traiter en priorité ces quatre points sensibles.
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Assouplissement des règles
Avi Luzon, qui a parfaitement pris conscience du risque de voir son pays suspendu des compétitions internationales, a même demandé au général Dangot, le big boss de Tsahal dans les territoires occupés, d’assouplir les règles d’obtention des visas d’entrée et de sortie de Cisjordanie. Cette rencontre entre le pouvoir sportif et le pouvoir militaire israéliens a produit ses premiers effets au début du mois. Les sélections d’Oman et de Bahreïn (la Syrie a déclaré forfait) ont pu se rendre en Palestine du 8 au 12 octobre, afin de participer à des rencontres qualificatives pour la Coupe d’Asie des Nations des moins de 19 ans. « C’est un progrès, mais il y a encore des problèmes et des restrictions qui ne sont pas admissibles, nuance Rajoub. Ainsi, des membres de la fédération palestinienne originaires de Gaza n’ont pas pu venir à Ramallah pour participer à une réunion du comité exécutif. C’est pour cela que je vous assure que je me battrai jusqu’au bout… » Les contacts entre le ministère palestinien des Affaires civiles et le commandement militaire de l’État hébreu en Cisjordanie sont censés faciliter les choses. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
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